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Quel est le sens de la résurrection de Jésus ?

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Alexandre Ribeiro - publié le 22/04/14
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« La résurrection du Christ ne se réduit pas à la revitalisation d’un mort quelconque. Elle inaugure une dimension qui intéresse tous les hommes » (Benoît XVI)

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22/04/2014

Croire en la résurrection de Jésus est, pour un chrétien, la condition de son existence : on est chrétien parce qu’on croit  que Jésus est vivant, a triomphé de la mort, est ressuscité, et est, pour tous les hommes, l’unique médiateur entre Dieu et les hommes.A cette médiationparticipent  à leur façon l’univers et tout ce qu’il contient, et tous ceux  (des plus savants aux plus humbles) qui, par leur vie ou leur parole, proclament  la puissance et la miséricorde de Dieu.

La foi  en la résurrection de Jésus-Christ est le fondement du message chrétien. La foi chrétienne serait morte sans cette vérité. La résurrection de Jésus représente les prémisses d’un monde nouveau, d’une nouvelle situation de l’homme. Elle créée  pour l’homme une nouvelle dimension de son être, un nouveau cadre de vie : l’être avec  Dieu. Elle signifie aussi que Dieu s’est vraiment manifesté, et que le Christ devient le critère sur lequel l’homme peut s’appuyer.

La  foi en la résurrection de Jésus est essentielle pour le chrétien, si bien que saint Paul a pu écrire: « Si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi” (1Cor 15, 14).

Larésurrection du Christ n’est pas seulement le miracle d’un cadavre réanimé. Il n’est pas du même ordre que la résurrection de la fille de Jaïre (Mc 5, 22-24) ou de Lazare (cf. Jo 11 1-44), qui ont été ramenés à la vie par Jésus. Mais plus tard, à un certain moment, ils mourront.

La résurrection de Jésus  « fut l’évasion vers un genre de vie totalement nouveau, vers une vie qui n’est plus soumise à la loi de la mort et du devenir mais qui est située au-delà de cela – une vie qui a inauguré une nouvelle dimension de l’être-homme »”, écrit le Pape Benoît XVI dans le deuxième tome du « Jésus de Nazareth ».

Jésus ressuscité n’a pas repris sa vie normale d’auparavant dans ce monde, comme  c’était arrivé à Lazare et aux autres morts ressuscités par Lui. Jésus «  est sorti vers une vie différente, nouvelle. Il est sorti vers l’immensité de Dieu et, partant de là,  Il s’est manifesté aux siens », poursuit le Pape.

La  résurrection du Christ  est un évènement qui fait partie de l’Histoire  et qui, en même temps, fait éclater le domaine de l’Histoire, allant au-delà.  Benoît XVI l’explique à l’aide d’une comparaison : « Elle est – si nous pouvons pour une fois utiliser le langage de la théorie de l’évolution – la plus grande «mutation», le saut absolument le plus décisif dans une dimension totalement nouvelle qui soit jamais advenue dans la longue histoire de la vie et de ses développements : un saut d’un ordre complètement nouveau, qui nous concerne et qui concerne toute l’histoire ». (Homélie de la Veillée Pascale, 2006).

Par conséquent,  la résurrection du Christ ne se réduit pas à la revitalisation d’un individu quelconque. Elle inaugure une dimension qui nous concerne tous, une dimension qui a créé pour nous tous « un nouveau milieu de vie, de  l’être avec Dieu », explique encore le Pape dans  « Jésus de Nazareth ».

Les récits évangéliques, dans leur diversité de forme et de contenu, convergent tous vers la conviction à laquelle sont parvenus les premiers disciples de Jésus : l’action salvifique du Christ, comme l’avaient pressenti les Ecritures, n’a pas été close avec sa mort. Au contraire, Il accomplissait la promesse faite par Dieu dès les origines de l’humanité et, donc, le fait que Jésus soit vivant et actif dans l’histoire, venait confirmer l’espérance que nous mettons en Dieu, à savoir que la vérité et le bien, la justice et la paix doivent triompher, auront le dernier mot, parce que Dieu est fidèle.

Le mystère de la résurrection du Christ est un évènement réel qui a eu des manifestations historiquement constatées,  comme l’atteste le Nouveau Testament. En même temps, il s’agit d’un évènement mystérieusement transcendant, en tant qu’entrée de l’humanité du Christ  dans la gloire de Dieu (cf. CEC, 639 e 656).

Deux signes de résurrection sont reconnus comme essentiels pour la foi de l’Eglise catholique. Le premier est le témoignage des personnes qui ont rencontré le Christ ressuscité. Avant tout, Pierre et les Douze, mais pas seulement eux. Saint Paul parle clairement de plus de cinq cents personnes auxquelles Jésus est apparu en une seule fois, en  plus de Jacques et de tous les apôtres (cf. CEC, 642; 1 Cor 15, 4-8).

Le second signe est le tombeau  vide. Il signifie que l’absence du corps de Jésus ne pouvait être œuvre humaine. Le sépulcre vide et les linges gisant sur le sol signifient par eux-mêmes que le corps du Christ  a échappé aux liens de la mort et de la corruption, par la puissance de Dieu (CEC, 656).

Le théologien Francisco Catão, docteur en théologie à l’université de Strasbourg en France et professeur au Centre universitaire salésien de São Paulo au Brésil, explique  que les apôtres et les premiers disciples de Jésus ont tout de suite validé les signes du tombeau vide et les apparitions de Jésus ressuscité. « Sur le plan rationnel, il  n’y a aucune raison de douter. Ce serait jeter le discrédit sur l’authenticité historique de tout le Nouveau Testament, ce qu’aujourd’hui, après le choc de l’exégèse libérale et de la science mal informée, aucun auteur scientifiquement sérieux n’accrédite».

« Le Nouveau Testament relate la mort de Jésus et l’interprétation par ses premiers disciples, des signes du tombeau vide et des apparitions. Fait qu’ils ont affirmé solennellement, d’après les Ecritures. Animés par l’Esprit Saint, ils ont témoigné par leur vie de leur foi en Jésus, vivant auprès de Dieu, comme nous le savons d’après les Actes des Apôtres », affirme le théologien.

L’être humain sent sa propre finitude. ..Seul Dieu peut protéger l’homme et le faire durer. En ce sens, la résurrection est la force d’amour qui triomphe de la mort. Ce n’est pas un acte fermé en soi, qui relève de la divinité du Christ. C’est le principe et la source de notre propre r&eacute
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. Un seul » peut nous protéger, ““celui qui est”, qui ne vient pas pour être et qui ne cesse pas d’être… » (Joseph Ratzinger, Introduction au christianisme).

En ce sens, la résurrection est « la force majeure de l’amour face à la mort ». Elle prouve en même temps que l’immortalité ne peut être que le fruit de l’ ‘exister’ dans l’autre, qui reste debout même quand je suis en morceaux » (idem).

Les récits de la résurrection de Jésus témoignent d’un fait nouveau, qui ne jaillit pas simplement  du cœur des disciples. Mais d’un fait venu de l’extérieur, qui s’est emparé d’eux malgré leurs doutes, leur donnant cette certitude que Jésus est vraiment ressuscité.

“Celui qui était dans le tombeau n’est plus là, c’est pourtant bien lui.. celui qui est passé à l’autre monde de Dieu était si puissant qu’il leur a montré, de manière palpable, qu’il était le même que celui qui se trouvait devant eux était bien lui, qu’en lui le pouvoir de l’amour s’était vraiment révélé plus fort que le pouvoir de la mort »” (Idem).

La résurrection de Jésus-Christ constitue avant tout la confirmation de tout ce que le Christ Lui-même a fait et enseigné. Toutes les vérités, même les plus inaccessibles à l’esprit humain, trouvent leur justification si en ressuscitant le Christ a donné la preuve définitive qu’il avait promise, de son autorité divine (CEC, 651).

 
Aucun homme ne peut ressusciter  un mort. Par conséquent, si Jésus, comme homme, est ressuscité, c’est l’œuvre de Dieu. La Résurrection du Crucifié démontra qu’Il était vraiment le Fils de Dieu et Dieu Lui-même (CIC, 653).

La Résurrection du Christ est accomplissement des promesses de l’Ancien Testament, et de Jésus lui-même durant sa vie terrestre. La vérité de la divinité de Jésus est confirmée par sa résurrection.

La résurrection de Jésus n’est pas un acte fermé en soi. Elle est le début d’un processus qui concerne tous les hommes. Elle est le début et la source de la résurrection future des hommes, opérant « dès maintenant par la justification de notre âme » et, plus tard, « par la vivification de notre corps »  (CIC, 658).

« Il n’a pas été  pas facile, peu s’en faut, tout au long de l’histoire, ni aujourd’hui, pour les chrétiens, de maintenir leur foi. Cependant, jamais ne leur a manqué l’assistance de l’Esprit, sinon pour prouver la Résurrection, du moins pour démontrer qu’elle ne peut être valablement contestée par aucun type d’argument scientifique ou philosophique », affirme le théologien Francisco Catão.

Références:

Nous remercions pour sa collaboration à cet article le théologien Francisco Catão, docteur en théologie à l’université de Strasbourg et professeur du Centre universitaire salésien de e São Paulo.
 
(Traduit de l’édition brésilienne de Aleteia par Elisabeth de Lavigne)
 

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