Alors que fin avril se tiendra le Comité contre la torture des Nations Unies, les données mondiales restent dramatiques, notamment en Syrie.
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22/04/14
Du 28 avril au 23 mai prochains, se tiendra à Genève la 52ème session du Comité contre la torture des Nations Unies. Plusieurs rapports ont été publiés à ce sujet depuis le début de l’année et dressent un bien tristes constat.
L’Association Chrétienne pour l’Abolition de la Torture (ACAT) publie ainsi dans son rapport annuel, « Un monde tortionnaire », qu’« en 2014, un pays sur deux pratique toujours la torture. Et les régimes autoritaires ne sont pas seuls en cause. Certains États démocratiques aussi. » Si l’ONG pointe du doigt la torture physique, elle met aussi l’accent sur la torture psychologique, tout aussi dévastatrice et difficile à appréhender. C’est le cas par exemple en Birmanie, où les personnes sont interdites d’aller aux toilettes, et au Soudan avec « l’exposition prolongée à des températures extrêmes ».
Plus récemment, l’ACAT a publié un rapport sur la Guinée, en partenariat avec quatre ONG locales, à l’adresse de la prochaine session de l’ONU. Ainsi, le document « Préoccupations de l’ACAT, AVIPA, CPDH, MDT et OGDH concernant l’usage de la torture et des mauvais traitements en République de Guinée » mettait en lumière une situation préoccupante. En République de Guinée, la torture et les mauvais traitements sont en effet monnaie courante.
Touchant en particulier les affaires de droit commun et la sûreté de l’État (répression des manifestations par exemple), ces pratiques laissent la plupart du temps leurs auteurs dans l’impunité. La principale explication donnée est la « faiblesse de l’appareil judiciaire ». Malgré « quelques avancées dans des affaires médiatisées », la coopération entre le système judiciaire et les forces de l’ordre est bien trop fragile.
De même en Syrie. Le 14 avril dernier, le Haut-commissariat de l’ONU aux Droits de l’Homme publiait un rapport sur « la torture et les mauvais traitements en République arabe syrienne ». Le dossier relate les témoignages de 38 personnes, anciens détenus, tous plus horribles les uns que les autres (coups, viols, pendaison, …).
La situation a considérablement empiré depuis le début du conflit syrien en 2011, où les violences semblent être autant le fait du gouvernement que de l’opposition. Étant donné l’ampleur prise par ces pratiques, touchant directement la population civile et bien souvent des personnes « au mauvais endroit au mauvais moment », le rapport range ces cas de torture au rang de crimes contre l’humanité.
G.B.