Celui qui fut sans doute le plus grand mathématicien de sa génération n’a jamais douté qu’il y eût au monde « quelque chose de plus »
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20/04/14
« Peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène », ont affirmé de brillants penseurs tels que Bacon, Boyle et Pasteur. Un article paru dans Il Foglio le 17 Mars dernier nous aide à connaître la vie religieuse d’un illustre mathématicien, Carl Friedrich Gauss, qui a étudié et enseigné dans cette forge de la pensée scientifique que fut l’université de Göttingen, en Allemagne. Du génial mathématicien (pour beaucoup, le plus grand des temps modernes), qui vécut à cheval entre le XVIIIe et le XIXe siècle, on sait qu’il avait une conviction claire : « Il y a dans ce monde une joie de l’esprit qui trouve sa satisfaction dans la science, et une joie du cœur qui s’exprime surtout dans les efforts de l’homme pour éclairer les préoccupations et les fardeaux de l’autre. Mais si le plan de l’Etre Suprême est de créer des êtres sur des planètes distinctes et leur assigner, pour son plaisir, quatre-vingt ou quatre-vingt-dix années d’existence, ce serait en vérité un plan cruel. Si l’âme vit 80 ou 80 millions d’années et qu’ensuite elle doit mourir un jour, alors cette durée de vie n’est qu’un simple délai de grâce avant l’échafaud. Elle ne compterait pour rien. Il faut en conclure qu’à côté de ce monde matériel, il doit en exister un autre purement spirituel… ».
« Cette conviction divine, commente son ami, collègue et biographe Wolfgang Sartorius von Waltershausen – a été une nourriture pour son esprit jusqu’à cette nuit silencieuse pendant laquelle ses yeux se fermèrent… ». On sait que Gauss voyait dans les mathématiques un instrument pour lire le plan divin de la Création, mais il n’en connaissait pas moins les limites du savoir humain. Sartorius, toujours lui, raconte qu’un jour, il l’entendit affirmer : « pour moi, c’est la même chose que Saturne possède 5 ou 7 lunes. Il y a quelque chose de plus élevé que ça au monde ». Un autre biographe, Dunnigton, recueille une autre phrase de Gauss : « Il y a des problèmes à la solution desquels j’attacherais une valeur infiniment supérieure qu’à ceux des mathématiques, par exemple concernant l’éthique, ou notre relation à Dieu, notre destin et notre futur ; mais leur solution va bien au-delà de nous, et complètement en dehors du domaine de compétence de la science » .
C’est pourquoi il lisait l’Evangile chaque nuit. Un bel exemple de foi et de science qui non seulement se correspondent, mais se complètent et se soutiennent mutuellement.