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Européennes : dans un mois, le Big Bang ?

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Philippe Oswald - publié le 18/04/14
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Les élections européennes du 25 mai s’annoncent bouleversantes, particulièrement en France. Et le vote des catholiques y pèsera lourd, car eux auront à cœur d’accomplir leur devoir électoral.

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18/04/2014
 
Tout d’abord ce sondage Ifop-Sud Ouest Dimanche (6 avril) au résultat détonnant sinon étonnant, compte-tenu de l’état du PS : « A moins de deux mois des élections européennes, … l’UMP en tête avec 24 % des intentions de vote, à 2 points seulement du Front national (22 %). Le Parti socialiste se classe troisième, avec un maigre 19 %, tandis que la liste d’Europe Écologie-Les Verts continue son ascension et totalise 8,5 %. En revanche, les listes Modem-UDI (8 %) et Front de gauche (7,5 %) sont en recul. »
Tout cela, bien sûr, peut évoluer en fonction de la campagne, notamment au regard de la posture qu’adoptera l’UMP par rapport à l’Europe. Néanmoins, deux quasi certitudes : l’abstention massive et la confirmation du laminage du Parti socialiste. « Rarement élection européenne n’aura été porteuse d’autant d’enjeux en matière de politique intérieure », relève Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop.

Etudiant ce sondage, Valeurs Actuelles a réalisé une projection régionale, puis calculé, pour chacune des huit “superrégions”, le nombre d’élus de chaque liste : « Les résultats sont détonants. Si l’élection avait lieu aujourd’hui, l’UMP l’emporterait haut la main, tant au niveau de son score global (24 %, +3 points en un mois) que du nombre de régions où elle arriverait en tête (5, dont la région Sud-Ouest où elle est ex æquo avec le FN) et du nombre de ses élus (23). Crédité de 22 % (— 1 point), le FN figurerait aussi en deuxième position sur ces deux derniers points (premier dans trois régions, 19 élus). Le PS n’arrive qu’en troisième position (19 %, + 1 point, en tête seulement en outre-mer, 17élus). …Avec respectivement 8,5 % (+ 1,5 point) et 7,5 % (— 1,5 point), Europe Écologie-Les Verts (EELV) et le Front de gauche (FG) — 5 élus chacun— mordent dans l’électorat socialiste. Entre les deux, les listes “Les Européens” présentées par l’UDI et le MoDem (8 %, — 3 points) peinent, pour l’instant, à se faire une place… »

La Manif pour tous renonce à présenter des candidats aux européennes mais prépare un questionnaire semblable à la « charte » qui avait été soumise aux candidats aux élections municipales, avec le succès que l’on sait (2300 l’avaient signée). Ils devront s’engager à défendre la cellule familiale en rejoignant l’intergroupe sur la famille que la MPT veut créer au Parlement européen, a annoncé Ludovine de la Rochère, présidente de la MPT, lors d’une conférence de presse le 17 avril dont se fait l’écho le Huffington Post :  « “Nous sommes un mouvement 100% citoyen et nous préférons rester hors du jeu électoral plutôt que d’entrer dans le champs de la politique politicienne”, justifie Ludovine de la Rochère. Mais le mouvement entend cependant poursuivre la défense de sa vision de la famille au niveau européen. D’ici à la fin mai, tous les candidats seront interrogés sur les “principes européens pour la famille et pour l’enfant”. Leurs réponses seront ensuite publiées sur un site créé pour l’occasion. »

Sur ces sujets fondamentaux, la mobilisation des catholiques, et notamment des jeunes générations, n’est pas près de faiblir, constate Jean-Marie Guénois dans un article très affûté du Figaro :
Revenant sur « l’affaire Brugère » (cf Aleteia) qui a occasionné une franche explication entre évêques le 8 avril dernier, lors de la dernière assemblée plénière à Lourdes, Jean-Marie Guénois constate qu’ « une nouvelle génération est née chez les catholiques français. Pleinement engagée sur les questions de société, à l’instar du mariage pour tous, elle provoque le débat jusque dans la hiérarchie de l’Eglise. » Et d’expliquer : « Si les évêques partent du même constat – la famille classique est battue en brèche par les évolutions de société -, les uns, comme les cardinaux Vingt-Trois et Barbarin et beaucoup d’évêques, tels Mgr Brouwet et Mgr Rey, pensent que c’est une raison de ne pas baisser les bras; d’autres, comme Mgr Brunin, estiment que l’Eglise ne doit plus privilégier une vision unique de la famille, mais prendre en compte toutes ses formes en les mettant sur même plan. Cette prudence, voire cette peur, la jeune génération des catholiques français ne la comprend pas. »

Cette nouvelle génération, issue de la génération Jean Paul II, le Pape de la famille, a pour ainsi dire fait ses classes  en famille et a été comme confirmée aux JMJ. Elle se caractérise par une pratique religieuse très au-dessus de la moyenne, avec participation à la messe dominicale mais aussi, souvent, en semaine, et se nourrit des sacrements et d’une authentique vie de prière. Mais elle n’en néglige pas pour autant l’engagement social et politique, ayant intégré beaucoup mieux que les générations précédentes, notamment grâce à l’enseignement de Benoît XVI, la responsabilité des laïcs vis-à-vis du bien commun.  Dans son combat contre la loi Taubira, écrit encore Jean-Marie Guénois, elle « a inventé de nouveaux moyens de mobilisation, aiguillonnée par un gouvernement qui a commis l’erreur d’enfiler des gants de boxe pour lutter contre un judoka : en clouant violemment au sol ces jeunes ­cathos, il a éveillé en eux une conscience citoyenne ».

Cette jeune génération de catholiques  puise à présent chez le pape François le dynamisme d’un non-conformisme évangélique pour ne pas dire un véritable esprit révolutionnaire ! Le mouvement des Veilleurs, qui embarrasse tant le gouvernement par sa détermination pacifique comme par sa liberté à l’égard de tout parti, en est la plus remarquable émanation.  Le gouvernement, les élus, les partis, mais aussi l’épiscopat, n’ont pas fini d’être bousculés…C’est sans doute le prix à payer pour  un nouveau printemps de l’Eglise, de l’Europe et de la France. 

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