Lot quotidien des chiffonniers, le recyclage des ordures est une activité économique à part entière.
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15/04/14
Selon les données de la Banque Mondiale, 15 millions de personnes dans le monde vivent et travaillent en collectant et recyclant des ordures. L’activité concerne toute la famille. Très tôt, les enfants sont mis à contribution. Avec les femmes, ils sont pourtant les plus vulnérables : les conditions de vie insalubres et le contact journalier avec des matériaux dangereux attaquent leur santé et diminuent leur espérance de vie.
Toutefois, les chiffonniers du monde entier ont trouvé dans ces poubelles à ciel ouvert une véritable activité économique. Fréquentées nuit et jour par « les plus pauvres parmi les pauvres », les petites mains s’attachent à ramasser, trier et préparer les déchets pour le recyclage.
L’ONG catholique espagnole Manos unidas œuvre dans ces bidonvilles. Elle est notamment présente via ses partenaires locaux en Côte d’Ivoire, au Cambodge et au Guatemala. À Abidjan, dans le plus grand centre de collecte d’ordures d’Afrique de l’Ouest, l’air se fait irrespirable. Chaque jour, des jeunes de 5 à 15 ans escaladent les montagnes de détritus à la recherche de matières utilisables.
Dans ce lieu oublié des hommes, Manos Unidas a participé à la construction d’un centre, dont l’initiative revient aux jeunes eux-mêmes. En proposant formation scolaire, repas et assistance médicale, il offre une voie de sortie possible à la déchetterie. 10 jeunes du centre ont ainsi trouvé une formation d’apprentissage.
C’est le cas aussi pour Cobán, au Guatemala, où Manos Unidas soutient la fondation Comunidad Esperanza, tenue par le Père Sergio Godoy. Le centre de formation, conjointement construit, a pour nom « Ciudad de la Esperanza » (Ville de l’espérance). Il accueille 325 enfants issus des décharges qui autrement seraient susceptibles d’être enrôlés dans les gangs et la violence.
De même à Phnom Penh, capitale du Cambodge. Dans le pays, le fossé entre riches et pauvres se creuse à vue d’œil et laisse un amer constat. En 2013, la croissance économique atteignait les 7%. On en observe les effets dans la capitale, avec la délocalisation des quartiers pauvres dans les banlieues. Pour l’ONG Manos Unidas, « ils sont passés d’inaperçus à invisibles ». Car « ce qui ne se voit pas, n’existe pas ».
Pour nombre de ceux qui travaillent dans la décharge municipale de Phnom Penh, cela impose désormais de parcourir une dizaine de kilomètres pour gagner leur dollar quotidien. D’autres se sont vus obligés d’élire directement domicile au milieu des 7 hectares de poubelles de la déchetterie.