Homme de paix et de réconciliation notoire dans le pays, le père Frans a été battu et exécuté froidement ce lundi 7 avril devant sa résidence à Homs. Un nouveau coup dur pour les chrétiens qui viennent de perdre leur « boussole » .
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07/04/2014
Le Père Frans van der Lugt travaillait en Syrie depuis 1967. A Homs,avec une vingtaine d’autres fidèles, il s'occupait des habitants encore sur place et voulait, en outre, protéger l’église jésuite, précise l’AED.
Le père Frans van der Lugt, a été tué ce 7 avril vers 8h00 du matin, par deux hommes armés qui « l’ont battu puis exécuté par deux balles dans la tête, devant notre résidence à Homs », précise un communiqué des jésuites, communiqué auquel le père Federico Lombardi a réagi en déclarant : « C'est ainsi que meurt un homme de paix, qui, avec un grand courage, et dans une situation extrêmement risquée et difficile, a voulu rester fidèle au peuple syrien, ce peuple auquel il avait donné depuis longtemps sa vie et son assistance spirituelle ».
Dans ce moment de grande douleur, a-t-il ajouté, « nous exprimons aussi notre grande fierté et gratitude d'avoir eu un confère aussi proche des plus souffrants, qui a témoigné de son amour pour Jésus jusqu'au bout ».
En janvier dernier, le père Frans van der Lugt, dont l'identité avait été confirmée par le secrétariat des provinces jésuites des Pays-Bas et de Flandre, avait lancé un appel à l'aide sur internet (cf. video ci-dessus), assurant que la situation à Homs y était devenue « intolérable » et que la ville syrienne avait un besoin urgent de nourriture et de matériel médical. (cf Aleteia)
« Musulmans et chrétiens – dit-il dans cette vidéo – nous vivons dans des conditions difficiles et pénibles, nous souffrons beaucoup mais surtout de la faim (…) nous avons besoin d'une aide véritable et nos problèmes doivent être pris en compte, nous sommes enfermés depuis un an et demi (…) Nous aimons la vie et nous ne voulons pas mourir ou nous noyer dans un océan de mort et de douleur »
La ville d’Homs, souvent considérée comme le foyer de la contestation, paye le prix fort de la crise syrienne : déjà épuisée, mise à genoux par ces pénuries, elle est aussi le théâtre d’atrocités à l’encontre de ses citoyens, comme cela fut le cas très récemment pour un jeune chrétien de Homs, Fadi, décapité par des extrémistes islamistes en pleine rue de Homs. (Aleteia).
« Au centre de Homs, dans les quartiers d’al-Hamidiyeh et de Bustan al-Diwan, où vivaient auparavant des dizaines de milliers de chrétiens, il n’en reste plus que 77 : Ils vivent au milieu des ruines, se nourrissant de conserves, car il y a belle lurette qu’il n’y a plus ni viande ni légumes… », confirmait à l’époque le Père jésuite Ziad HILAL, lors d’un de ses passages à Paris à l’invitation de l’Œuvre d’Orient. Leur boussole, disait-il, c’est la Résidence des Jésuites, à Bustan al-Diwan, où il ne restait désormais plus que son supérieur, le Père Frans van der Lugt.
Un autre prêtre jésuite, le père italien Paolo dall’Oglio, réputé pour ses appels au dialogue et à la solidarité de tous les Syriens, ayant longtemps vécu à Homs comme le père Frans, a disparu depuis juillet 2013 dans la région de Raqqa, ville désormais pliée aux règles des djihadistes de l’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL). (Aleteia).