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Cameroun : deux prêtres et une religieuse enlevés

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 05/04/14
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Quatre mois après la libération du P. Vandenbeusch, le cauchemar des enlèvements de religieux à Maroua-Mokolo reprend avec l’annonce du kidnapping de deux prêtres italiens et d’une sœur canadienne de 80 ans.

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05/04/2014

Les deux prêtres italiens originaires de Vicence, dans le nord de l’Italie, Giampaolo Marta et Gianantonio Allegri, ont été enlevés dans la nuit de ce vendredi à samedi 4-5 avril, par des hommes armés qui ont dévasté leurs habitations avant de les kidnapper ainsi qu’une religieuse canadienne, Gilberte Bussière, de 80 ans.
 
Selon les  détails fournis par le ministère italien des affaires étrangères, les enlèvements ont eu lieu dans le diocèse de Maroua-Mokolo, soit dans la même région où le  prêtre français Georges Vandenbeusch, libéré en novembre dernier,  avait été kidnappé à la mi-novembre 2013 puis détenu au Nigeria voisin. Le ministère a mis sur pied une unité de crise et alerté son ambassade à Yaoundé.
 
Le diocèse de Vicence est actif à Maroua depuis plus de 25 ans. Le père Giampaolo Marta était au Cameroun depuis plus de 6 ans et le père Gianantonio Allegri y était revenu en octobre dernier après l’avoir quitté en 2002. Le diocèse n’exclut pas que les ravisseurs soient, comme pour le P. Vandenbeusch, du groupe islamiste nigérian Boko Haram.
 
Interpellé par l’agence Adnkronos, l’évêque du diocèse, Mgr Beniamino Pizzio, s’est dit extrêmement préoccupé et a invité à «  prier pour les confrères enlevés ». En janvier dernier, l’évêque avait rendu visite au diocèse de Maroua, où les deux prêtres enlevés sont à la tête de la paroisse de Tchere, une des deux paroisses confiées aux prêtres du diocèse de Vicence avec Loulou. Mgr Pizzio invite à la prudence pour ne pas  « ajouter d’autres problèmes » à une situation déjà «  très compliquée »
 
Même préoccupation chez les sœurs de la Congrégation de la Divine Volonté, œuvrant aux cotés des prêtres du diocèse de Vicence. La maison mère, à Bassano del Grappa (Vicence), est en contact constant avec les religieuses sur place : «  Nous sommes bouleversées. On a reçu un appel dans la nuit pour nous annoncer l’enlèvement des deux prêtres et d’une religieuse canadienne de 80 ans », tout en précisant que la religieuse enlevée n’appartient pas à la communauté de Bassano. En effet, la soeur canadienne appartient à la Congrégation Notre-Dame de Montréal qui compte une vingtaine de religieuses au Cameroun où elle vit depuis 1979, a fait savoir une porte-parole de la congrégation, sœur Arlita Matte.

A Maroua, ont indiqué les soeurs de la Divine Volonté,  deux autres prêtres de Vicence, Maurizio Bolzon et don Leopoldo Rossi, attachés à la paroisse Loulou, étaient venus dormir chez elles après avoir reçu des menaces, échappant ainsi au sort des deux pères kidnappés.
 
Les religieuses racontent : «  Selon ce que l’on nous a rapporté, mais les nouvelles sont encore très fragmentaires, c’est que la police locale aurait découvert ces derniers jours tout un arsenal d’armes, entrainant aussitôt la réaction des rebelles qui auraient alors dit « on vous le fera payer ! ». Une rencontre était justement prévue ce samedi pour discuter de mesures à prendre pour se protéger. 
 
Selon le père Henri Djonyang, vicaire général du diocèse camerounais de Maroua-Mokolo, joint par l’AFP, «Le mode opératoire des ravisseurs ressemblait à celui de Nguetchewe», où avait été enlevé le père Vandenbeusch.

 

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