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Remaniement : un gouvernement Valls à la sauce hollandaise

FRANCE, Paris : The General Secretary of the Elysee presidential palace Pierre-Rene Lemas announces the list of the new government members of France's new Prime Minister, at the Elysee Palace in Paris, on April 2, 2014. Valls, 51, replaces Jean-Marc Ayrault at the helm of a new government which will not include the two Green ministers who were part of the outgoing administration. AFP PHOTO ERIC FEFERBERG

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Philippe Oswald - publié le 03/04/14
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Si les Français croyaient encore au slogan : « le changement, c’est maintenant », la composition du nouveau gouvernement leur aura fait perdre leurs dernières illusions. Ça, la réponse au message des municipales ?

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03/04/2014

(Légende photo : le secrétaire général de la présidence, Pierre-René Lemas, annonce la composition du gouvernement Valls sur le perron de l’Elysée, le 2 avril)

Le remaniement n’a donc pas été annoncé le 1er avril, mais le 2, Journée mondiale de l’autisme. « Etes-vous satisfait de la composition du nouveau gouvernement ? » interrogeait ce même jour Le Parisien . « Non » ont répondu 84 /5% des internautes.

On peut les comprendre. La composition du nouveau gouvernement ressemble à s’y méprendre à une « motion de synthèse » du Parti Socialiste, exercice dans lequel excellait l’ancien premier secrétaire François Hollande en dosant de subtils équilibres entre les courants du PS pour garder la main, comme en témoigne l'improbable duo Sapin/Montebourg à Bercy. « Nous sommes tous Hollandais » a avoué le nouveau premier ministre, Manuel Valls, lors de sa première interview, sur TF1, mercredi soir. « C'est lui [Hollande] qui fixe le cap, qui a reçu la légitimité des Français, et c'est ensemble de manière simple et efficace que nous l'avons composé ». Et d’ajouter : « Il y a une rupture, pas une révolution ; dans bien des domaines, nous allons continuer le travail de Jean-Marc Ayrault, à qui je souhaite rendre hommage ».

Résultat de la « rupture » : sur 16 ministres, 14 détenaient déjà un portefeuille dans le gouvernement Ayrault ! Seules « nouveautés » : l’entrée au gouvernement de l’ancienne compagne de François Hollande (et mère de ses quatre enfants), Ségolène Royal (retour triomphal… aux années Mitterrand dont elle fut la ministre) et François Rebsamen, lui aussi vieux cacique socialiste et fidèle de Hollande, chargés respectivement de l'Ecologie et du Travail.

Oublié, le tremblement de terre des municipales !  Les petites affaires reprennent comme s’il ne s’était rien passé. Mais c’est en réalité la grande affaire pour le Président de la République dont le principal objectif désormais consiste à « tenir » jusqu’en 2017 en laminant son principal rival : Manuel Valls lui-même. « De fait, ce nouveau gouvernement porte clairement l'empreinte du président, peu celle du premier ministre, analyse Le Figaro. Pour sa conquête de Matignon, Manuel Valls s'est appuyé sur deux poids lourds politiques, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg. «Deux alliés pour le moment, qui étaient et redeviendront des rivaux de Valls», observe un dirigeant PS. »

« Tout ça pour ça ? commente sur son blog Patrice de Plunkett. Fabius, Taubira etc. restent en place, parce que Hollande n'aime pas trop bouger (et parce que Taubira exaspère Valls). Trois des rares innovations principales (Royal à l'Écologie, Rebsamen au Travail, Vallaud-Belkacem ''promue'' pour n'être plus porte-parole) portent aussi la marque de Hollande, qui n'aime pas qu'on le mette en porte-à-faux. Qu'est-ce qui vient alors de Valls ? Montebourg à l'Economie : un gag de com', alors que le poste sérieux (les Finances) est confié à Sapin, personnage falot mais qui n'aime pas Montebourg. Moins de 48 heures après la nomination de Valls, l'étouffoir se met en place autour de ce Bonaparte qui ne sera pas Bonaparte. »

Plus de deux ans après son arrivée à l’Elysée, François Hollande se croit toujours rue de Solférino. Mais qu’ont à faire les Français de toute cette cuisine ? Pour tous ceux, notamment, qui se sont mobilisés contre la loi Taubira, le maintien de la garde des sceaux sonne comme une provocation (cf Aleteia).
Le soir même, une importante manifestation des Veilleurs et des Sentinelles, place Vendôme, aux abords du ministère de la Justice puis devant l’Assemblée nationale, a donné lieu à un regain de répression policière comme au bon vieux temps où le « premier flic de France » se nommait Manuel Valls. Tabassée par les CRS, l’une des « Sentinelles » s’en tire avec trois jours d’interruption de travail. (cf.Aleteia) Pas de doute, pour ce qui est du front idéologique, il s’agit bien d’un « gouvernement de combat».
 
 
 
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