Le Pape a demandé à ce que soit approfondie la dimension spirituelle des candidats au sacerdoce.
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24/03/2014
En ce début de pontificat, une des principales préoccupations du Pape François est la formation des futurs prêtres. En effet, pour le Saint Père, la rénovation dont l’Église a besoin doit commencer pas ses pasteurs. C’est pourquoi il insiste sur une formation complète des candidats au ministère sacerdotal, comprenant aussi les dimensions humaines et la « formation du cœur ».
Jésus doit être au cœur de la vie sacerdotale. Ceci est la clé de la vocation, aussi marquée par le service, au nom de Jésus. Le Pape François a ainsi affirmé que « la force d’un prêtre réside dans sa relation au Christ ». Il s’agit d’une relation vive, intime, une relation d’amour, qui est la source de la véritable miséricorde. Il ajoute qu’ « un prêtre doit être dans une relation d’amour avec le Christ ».
Pour le Père Jesús Renau, directeur spirituel depuis plus de dix ans au séminaire interdiocésain de Catalogne, la dimension spirituelle est capitale, voire décisive, dans la préparation au ministère. De plus,explique-t-il, « l’apostolat doit être puisé en Jésus et cela n’est possible que si on a le cœur formé. Nous avons besoin de connaître le Christ de l’intérieur, pour ensuite pouvoir dire amen, l’aimer et le suivre. La spiritualité est essentielle. Elle apporte de la profondeur à la vie sacerdotale. »
Depuis Rome, Joan Esquerda Bifet, un ancien professeur de séminaire, déclare que l’amour inconditionné et passionné pour Jésus est déterminant pour former les futurs prêtres à la bonté et à la sainteté. Il ajoute que « la clé consiste à se laisser surprendre par Son amour, à prendre du temps tous les jours pour Lui, à écouter et étudier Sa parole vivante. Seul un amour passionné pour Jésus peut rendre possible le Oui définitif à l’appel de la vocation ».
Le prêtre doit également être un signe clair de Jésus, le bon pasteur. Et ceci demande une authenticité évangélique. « Nous pouvons avoir des idées claires, des programmes bien organisés, des nouvelles structures…mais si nous ne changeons pas le cœur des personnes, nous ne feront que concentrer nos efforts sur des échafaudages et des icônes, pas sur la construction de pierres vivantes. »
Et quand on parle du « cœur », précise Esquerda Bifet, on se réfère aux convictions profondes, aux motivations, à l’échelle de valeurs, aux attitudes, …
Une spiritualité incarnée
Dans le ministère ordonné, la culture de la spiritualité doit toujours porter l’apostolat. Le Père Renau signale qu’il « est important que nous les préparions à vivre leur spiritualité au milieu de leurs différentes occupations. Il s’agit d’un équilibre difficile, mais nécessaire. Et la société actuelle ne nous y aide pas beaucoup. Il est indispensable qu’ils apprennent à se reposer, mais aussi à affronter la fatigue et la déception. Afin qu’ils considèrent ces obstacles comme des moyens de grandir dans la foi. »
Avec plus de vingt ans d’expérience en tant que formateur au séminaire conciliaire de Barcelone, Josep Serra met l’accent sur un sacerdoce qui, enraciné dans la prière, soit capable de donner une réponse aux défis missionnaires des temps modernes.
Il affirme en outre que « dans la formation des séminaristes, il est très important de les accompagner à sortir d’eux-mêmes, pour aller aux périphéries, dont parle si souvent le Pape. Parce que la mission principale du futur prêtre sera d’être à la disposition des personnes pour leur faire rencontrer le Christ. »
Engagement, transparence et humilité font partie des valeurs qu’il faut travailler chez les séminaristes. Et désormais, comme le rappelle le nouveau Pape, il faut aussi mettre l’accent sur la joie.
Pour Josep Serra, toutes ces qualités demandées découlent d’une vie de prière intense et mature. Ce constat fait l’unanimité parmi les formateurs : « la prière fait la différence. C’est là où a lieu le discernement. La dimension spirituelle doit être au centre de la formation ».
Néanmoins, il convient aussi de signaler l’importance des autres aspects de la formation : intellectuel, humain et pastoral. « Toutes les dimensions doivent bien se conjuguer car elles se complètent toutes. »
Josep Serra prévient que « de nos jours, le travail apostolique demande une grande énergie et nous avons tous nos faiblesses. Qui n’a pas des hauts et des bas ? Au séminaire, l’un des objectifs est de fournir aux futurs prêtres un bon bagage, avec tout le nécessaire pour ne pas tomber sur le chemin du sacerdoce, pour pouvoir recouvrer des forces et aller de l’avant en cas de difficultés. »
Il faut qu’ils emportent avec eux un réservoir d’humanité, de foi en la vérité et une bonne dose de sincérité envers Dieu, envers eux-mêmes et envers leurs frères. Ils ont aussi besoin d’un équilibre affectif, de connaissances intellectuelles solides, qui permettent de donner raison à l’espérance, de compétences pour le travail communautaire et la mission, et enfin d’une profonde vie spirituelle, d’amour au Christ, de prière, de recherche et d’écoute.
G.B.
Traduit et adapté de l’édition espagnole d’Aleteia.