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Paris-Notre-Dame : Qui la pornographie touche- t-elle ?
Mgr Tony Anatrella : 43% des internautes consultent des sites pornographiques, dont 1/3 de femmes. Les 12-17 ans sont les plus grands consommateurs et 90% des 8-16 ans se connectent à un site. Pour tous les âges, cela représente 70 000 millions de requêtes par jour.
P. N.-D. : Tout le monde est-il susceptible de tomber dans ce piège ?
Mgr T. A. : Oui, si on reste imprudent, surtout parmi les enfants et les adolescents. Au départ, ils le font par curiosité ou en étant entraînés par les autres : il se produit une sorte de fascination et un trouble qui réveille les pulsions premières. Une expérience qui suscite parfois une inquiétude d’être débordé et un dégoût lié à la régression de la sexualité génitale à la sexualité partielle. Ensuite, les images risquent de se fixer au point de les consulter à nouveau jusqu’à privilégier une recherche compulsive et répétitive.
P. N.-D. - En quoi est-ce une source de souffrance ?
Mgr T. A. – Je reçois aussi bien des enfants, des adolescents et des adultes qui souffrent de cette consommation et ne parviennent pas à dormir après. La plupart des jeunes n’ont pas les repères psychologiques et physiques pour intégrer les images qu’ils ont vues et les dépasser. Le salut est dans la fuite pour échapper à des influences nocives. Mais ceux qui vont en dépendre créent en eux -même s une tension lorsque la sexualité imaginaire domine la sexualité réelle. Ils s’enferment dans un espace où le pulsionnel est cultivé pour lui-même. La pornographie crée de profonds brouillages. Dans ces conditions, comment accéder à la découverte de la beauté du corps et aux aspirations de l’amour ?
Propos recueillis par Ariane Rollier