Pascal Balmand, secrétaire général de l’enseignement catholique, l’affirme dans son dernier éditorial en ligne : la « théorie » du genre n’a pas sa place dans l’enseignement catholique.
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"La collaboration confiante entre école et famille au sein de la communauté éducative doit protéger les élèves de toute instrumentalisation.
Depuis 2011, la question de l’éventuelle introduction dans les programmes scolaires de ce que d’aucuns appellent désormais la « théorie du genre » fait l’objet d’une mobilisation qui s’est accrue ces derniers mois. Pour notre part, nous considérons que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. C’est pourquoi nous nous efforçons de promouvoir une collaboration confiante entre les familles et l’école. Pour cette même raison, nous sommes opposés à toute instrumentalisation des enfants et des jeunes, aussi bien par l’institution scolaire que par qui que ce soit.
La défense de l’égale dignité de toute personne humaine et le respect de l’altérité conduisent à refuser tout recours idéologique à une « théorie » du genre.
Nous sommes habités par une vision chrétienne de la personne humaine, fondée sur l’égale dignité de tous, hommes et femmes. À ce titre, nous nous engageons dans une éducation au respect, à la fraternité et à l’amour, comme dans la lutte contre toute forme de discrimination, dès lors qu’elle s’inscrit dans une prise en compte de l’altérité. C’est pourquoi nous n’adhérons pas aux approches qui, en occultant toute forme de différenciation sexuée, transforment les études sur le genre en une idéologie. Du point de vue de la raison, ces approches doivent être soumises à la démarche scientifique comme à l’interrogation anthropologique et éthique. Elles n’ont donc pas à trouver place à l’école en tant que pré- supposé incontestable, et encore moins en tant que « norme » à diffuser ou à imposer.
Notre projet éducatif est mis en œuvre, dans les établissements, par des équipes responsables.
À cet égard, c’est aux enseignants et éducateurs de nos établissements qu’incombe, sous l’autorité du chef d’établissement, la responsabilité de ce qui est transmis à nos enfants. Une responsabilité que, dans le cadre du projet de l’établissement, ils sont appelés à exercer en conscience, forts de leur expérience, de leurs compétences et de leur déontologie. Nous leur devons, collectivement, respect et confiance.
L’éducation à la relation s’impose plus que jamais. Depuis de nombreuses années, l’enseignement catholique a pris une part active à la lutte contre les préjugés et discriminations de toute nature, au nom de l’égale dignité entre les personnes. Il entend poursuivre ses efforts en ce sens, selon des modalités cohérentes avec son projet d’éducation, et dans le respect des responsabilités de chacun, à commencer par celles des parents. Concrètement, nous devons donc veiller à ce qui se travaille, dans nos établissements, en matière d’éducation affective, relationnelle et sexuelle. Sur ce terrain, nous avons sans doute encore à progresser. Et c’est bien notre mission éducative qui nous y appelle : parce que tout être humain est un être de relation, l’éducation à la relation fait partie intégrante de notre projet.
Cette attention est à assumer rationnellement et sereinement. Nous sommes lucides, et observons qu’en certains lieux de notre société des repères anthropologiques essentiels sont contestés. Il nous faut demeurer attentifs et vigilants, mais nous ne devons pas davantage tomber dans le piège du procès d’intention. C’est avant tout par notre engagement éducatif, et de l’intérieur de lui-même, que nous avons à promouvoir notre vision de la personne et de la société.
J’invite chacun à y contribuer dans un esprit de sérénité : nous savons bien que la démarche éducative réside avant tout dans la confiance, dans la formation au discernement et à l’usage de la raison, et dans l’appel à la liberté."
Editorial paru sur le site de l’enseignement catholique