En octobre dernier, une campagne contre le “gendercide” a été lancée dans le monde entier : « Sauvez une fille ! ».
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Dans certains pays, on élimine délibérément des milliers de fœtus simplement parce qu’ils sont de sexe féminin, ainsi que des petites filles à leur naissance. Un drame d’une ampleur méconnue.
L’association Women’s Rights Without Frontiers (WRWF) a ainsi reçu un appel d’un hôpital local dans la Chine rurale : l’échographie d’une femme enceinte montre que c’est une fille. La famille est connue pour pratiquer le gendercide (avortements déterminés par le sexe), et la mère fait l’objet de pressions du mari et de la belle-famille pour avorter… Pour aider la mère à garder l’enfant, nous offrons une aide mensuelle sur un an – une partie de notre campagne : « Sauver une fille ».
Puis arrive la naissance d'un bébé en bonne santé. . . un garçon! Une erreur de l'échographie ! En larmes, la mère nous remercie pour avoir sauvé son fils, qui avait failli être avorté, parce que l’échographie montrait que c’était une fille.
Le 11 octobre, c’est la Journée internationale de la Fille, instituée par l’ONU en 2011 « afin de reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquelles elles se heurtent de par le monde ». Il s’agit d’un « droit de la fille » à ne pas être rayée de l’existence pour la seule raison qu’elle est une fille. Tel est “l’unique défi ” des filles en Chine et en Inde: sortir en vie de l’utérus de leur mère, afin qu’elles puissant respirer sur cette terre et voir la lumière du jour.
Pour la plupart d'entre nous, entendre "c'est une fille" est une source de joie immense, de bonheur et de fête. Mais dans de nombreux pays, cette annonce équivaut à une condamnation à mort. Selon les experts, ce sont 200 millions de femmes qui sont manquantes aujourd’hui dans le monde en raison du gendercide, principalement en Chine et en Inde. (…)
La semaine dernière, on a appris que l’avortement sélectif des filles était désormais légal au Royaume-Uni…
Trop souvent, le gendercide n’est pas un choix. Il existe une forte corrélation entre l'avortement sélectif selon le sexe et la coercition. Les terribles pressions sociales, économiques, politiques et personnelles dans les cultures où prévaut une forte préférence pour les fils bafouent les droits des femmes qui vont donner naissance à des filles. Les femmes de ces cultures ont du mal à pratiquer l’avortement sélectif. Elles y sont contraintes.
En Chine, le taux de naissance de filles et de garçons est le plus inégal au monde: environ 100 filles naissent contre 119 garçons… . Selon un dicton chinois : « Elever une fille, c'est comme arroser le jardin de son voisin.. » La politique de l'enfant unique exacerbe la préférence sous-jacente pour les fils… Quand les couples sont contraints à une limitation de naissances, les femmes deviennent souvent l'objet de fortes pressions de leur mari et leur belle-famille pour assurer un garçon…
En raison de l'avortement sélectif systématique selon le sexe, il y aurait, selon les estimations, 37 millions d'hommes de plus que de femmes vivant dans la Chine d'aujourd'hui. La présence de ces « mâles excédentaires » est un élément moteur sous-jacent au trafic humain et à l’esclavage sexuel, pas seulement en Chine, mais dans les pays voisins.
Enfin, la Chine détient le record du monde de suicides de femmes. Selon le dernier Rapport du Département d'État américain des Droits de l'homme, en Chine le nombre de suicides de femmes a fortement augmenté au cours des dernières années, passant de 500 femmes par jour à 590.
La Chine et l'Inde représentent ensemble, un tiers de la population mondiale. Ce tiers de femmes dans le monde qui sont privées de porter des filles constitue la plus grande violation de droits de l’homme sur terre. Cette forte discrimination contre les femmes et les filles mérite une réponse passionnée de groupes militant pour les droits des femmes, de droite comme de gauche.
Ces problèmes ne se limitent pas à la Chine et l'Inde. Le foeticide des filles existe aux Etats-Unis et dans de nombreux pays dans le monde.
Chaque mère qui lutte pour garder sa fille mérite qu’on l’aide. Ensemble, nous pouvons mettre fin au gendercide. Vous pouvez aider à faire la différence entre la vie et la mort pour un bébé en Chine !
Article traduit de l'édition anglophone d'Aleteia par Elisabeth de Lavigne