Le DPNI, nouveau dépistage prénatal non-invasif, est « la dernière arme de l’arsenal de l’eugénisme », confie un éthicien.
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06/03/2014
Le site Gènéthique.org, premier site francophone d’information et d’analyse de l’actualité en bioéthique, met en garde, dans sa revue de presse du 3 mars dernier, sur les dangers du nouveau dépistage prénatal non-invasif (DPNI) qui risque d'accentuer l'eugénisme des personnes atteintes de Trisomie 21.
En effet, ce DPNI, salué par une étude du New England Journal of Medecine pour sa fiabilité, son innocuité, et sa compatibilité à toutes les femmes enceintes, risque de favoriser l'eugénisme.
En France, la généralisation du dépistage avant la naissance dont la trisomie fait l’objet ne conduit pas à guérir les patients qui en sont atteints mais à éliminer 96% d’entre eux, explique la Fondation Jérôme Lejeune, alors que de nouveaux tests sanguins de dépistage prénatal de la trisomie 21 ont été mis sur le marché français en 2013.
Wesley J. Smith, éthicien, considère que le DPNI sera utilisé comme « la dernière arme de l'arsenal de l'eugénisme ». « Un test sanguin pour déterminer les problèmes serait une très bonne nouvelle dans un monde où tous les enfants sont accueillis avec un amour inconditionnel », explique-t-il. Mais si « la technologie est neutre […] nos cœurs ne [le] sont pas. Même si les personnes atteintes de trisomie 21 sont parmi les plus affectueuses d'entre nous, certains veulent les effacer de la surface de la terre en ne leur permettant pas de naître. Ce test, je crains, favorise cet objectif », poursuit-il.
Ces conséquences dramatiques sur les personnes trisomiques 21 ne seraient que le début d'une sélection de plus en plus forte pour atteindre l'enfant parfait. En effet le nouveau test de diagnostic prénatal non invasif ne sera pas concentré à terme sur la trisomie 21 mais aussi sur d'autres déséquilibres chromosomiques comme par exemple le syndrome de Patau Edwards.
Les éthiciens et professionnels de santé soucieux de la question de l'eugénisme craignent que ce type de test génétique conduise à des « bébés sur mesure », et à ce que les parents optent d'emblée pour un avortement lorsque le bébé ne dispose pas de certains marqueurs génétiques « jugés dignes ».