A la veille des municipales, le Secours Catholique s’est penché sur la perception qu’ont les maires de l’exclusion et de la précarité dans leur commune.
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Cela fait presque vingt ans que le Secours Catholique, avec l’institut TNS Sofres, enquête sur la prise en compte de la précarité par les candidats aux élections municipales. Comme en 1995, 2001 et 2008, le Secours Catholique a souhaité mettre en lumière la perception qu’ont les maires de l’exclusion et de la précarité dans leur commune.
Selon la grande majorité des maires, la pauvreté et l’exclusion se sont étendues dans leur commune ces dernières années. 80 % d’entre eux considèrent que l'on trouve plus de personnes en situation de pauvreté et d’exclusion dans leur commune (+ 29 points par rapport à 2008). Ce constat d’une progression de la pauvreté s’est généralisé, quelle que soit la taille de la ville. En 2008, ils n'étaient que 51 % à le penser. Entretemps, la grande pauvreté et l'exclusion ont fait leur apparition jusque dans les plus petites communes où elles étaient rares jusque-là. Entre augmentation du chômage, des loyers, des factures de l'électricité et autres dépenses du quotidien, l'aide aux impayés est en augmentation partout en France.
Les familles monoparentales, perçues comme très vulnérables
En outre, pour l’ensemble des maires, ce sont les femmes seules avec enfants et les jeunes sans emploi qui connaissent les plus grandes difficultés actuellement. Ainsi, les familles monoparentales qui ressortaient en troisième position en 2001 puis en seconde en 2008, sont désormais perçues comme la catégorie la plus vulnérable par 68 % des maires (+ 18 points par rapport à 2008). Elles sont suivies des jeunes sans emploi, cités par 63 % des maires (+ 5 points par rapport à 2008). Les immigrés, qui représentent pourtant près du tiers des personnes accueillies au Secours Catholique, ne sont paradoxalement que très peu identifiés (2%) comme des populations vulnérables par les élus.
91 % des maires ont pris des initiatives pour renforcer le lien social
Les maires, un rempart contre la crise ? Le constat d’une précarité grandissante les a en effet conduits à revoir leurs priorités d’action au cours du mandat qui vient de s’écouler. Ils sont 91 % à avoir pris des initiatives pour renforcer le lien social dans leur commune avec, parmi les domaines soutenus ces dernières années, l’aide aux impayés liés au logement (loyer, eau, gaz, électricité) qui a pris la première place pour 58 % des maires (+ 14 points par rapport à 2008) juste devant les services d’aide à domicile et le soutien scolaire pour 46 % des maires (+ 16 points par rapport à 2008).
Pour François Soulage, président du Secours Catholique, « ces initiatives prises par les maires montrent que le lien social reste pour eux une priorité et que la bataille pour la fraternité n’est donc pas perdue ». C’est dans ce cadre que le Secours Catholique lance une campagne de communication incitant le grand public, à l’occasion du vote aux élections municipales, à ne pas laisser disparaître la fraternité.