Manuel Valls sera-t-il mis en cause ? Au lendemain de la révélation des pressions faites par la police sur une jeune étudiante, les réactions se multiplient.
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Comment peut-on menacer, en 2014, en France, une jeune étudiante de ne pas être naturalisée si elle n'espionne pas les Veilleurs et la Manif pour Tous ? " La France, pays des droits de l’Homme et terre d’accueil, a traité Anna comme si elle était un bandit. Manuel Valls et François Hollande devront donner des explications sur ce dévoiement lourd et grave des services de police." Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif pour Tous, s'est insurgée que ses partisans soient "harcelés, menacés, insultés, surveillés, dénoncés". "Nous demandons des explications et des excuses" envers la jeune fille et que son dossier de naturalisation "soit traité le plus vite possible", a-t-elle souligné.
Albéric Dumont a quant lui dénoncé l'instrumentalisation de la police par le pouvoir. Dit autrement, une police politique. "Cette affaire prouve que des services cherchent à espionner les moindres faits et gestes de la Manif pour Tous. On nous apprend qu'une jeune fille a subi un interrogatoire sous prétexte de sa sympathie pour la Manif pour tous ? Cette affaire n'est pas digne de la France. On ne peut pas traiter des immigrés de la même façon que les membres du grand banditisme", a-t-il souligné lors d'un point presse à Paris.
Manuel Valls sera-t-il directement mis en cause ? Ce n'est pas impossible. Contacté par Le Figaro, l'officier de police mis en cause s'était clairement défaussé sur sa hiérarchie : "Je travaille sur instructions et sur ordres. Faut appeler le ministère." " Nous ne voulons pas que seul l'officier de police qui a mené l'interrogatoire soit poursuivi car il a agi, dans ce cas précis, sous l'influence de directives qui proviennent directement du ministère. Nous allons saisir la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité. Le ministère de l'intérieur doit s'expliquer", affirme Alberic Dumont. "Ces faits, s’ils sont confirmés, révèlent des méthodes d’intimidation et des pressions inacceptables, exercées par des services placés sous l’autorité directe du ministre de l’intérieur", a pour sa part estimé le député UMP Philippe Gosselin.
À l'annonce de la parution de l'article dans les colonnes du Figaro mercredi matin, le ministre de l'Intérieur avait annoncé, en urgence et en pleine nuit, saisir l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) sur cette affaire de possible chantage à la naturalisation sur cette jeune fille russe par la police des Yvelines. "A la demande du ministre, le directeur général de la police nationale saisira l'inspection générale de la police nationale afin de recouper avec la plus grande précision les faits rapportés, qui remontent à septembre 2013", avait annoncé ce mercredi le ministère. L'IGPN devrait rendre ses conclusions dans un délai maximal d'un mois.