Le discernement des esprits selon la cinquième règle de saint Ignace de Loyola : d’abord discerner ce qui est de Dieu.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
26/02/2014
« Il importe, au temps de la désolation, de ne faire aucun changement, mais de demeurer ferme et constant dans ses résolutions, et dans la détermination où l'on était avant la désolation, ou au temps même de la consolation. Car, comme c'est ordinairement le bon esprit qui nous guide et nous conseille dans la consolation, ainsi, dans la désolation, est-ce le mauvais esprit, sous l'inspiration duquel nous ne pouvons prendre un chemin qui nous conduise à une bonne fin ». (Exercices spirituels, n. 318).
Au temps de la désolation, qu’est-ce qu’il ne faut pas faire ? Quand on broie du noir, et que l'on ne se sent pas bien ? Ce n’est pas le moment de prendre de nouvelles décisions.
Demeurez ferme et maintenez ce que vous avez décidé avant ce temps de tempête, alors même que vous êtes incapable de décider quelle direction prendre. Dans un tel moment de désarroi , vous n'êtes plus en mesure de discerner les arcanes de votre vie, là où sont stockés secrets, choix et souvenirs… Tout cela n’a pas disparu, mais est seulement troublé par les remous qui ne vous permettent plus de voir à travers l’eau claire.
Dans de tels moments, vous êtes intérieurement trop confus et sans force pour vous projeter dans le futur. Si, à ce moment-là, vous avez envie de faire quelque chose instinctivement, il ne faut pas le faire ! Ne bougez pas ! Vous êtes agité et ne parvenez pas à rassembler les données pour faire un choix ? Alors ne vous fiez pas à vos impulsions, qui ne vous mèneront nulle part. Mais remémorez-vous la nostalgie et la joie au temps de la consolation et demeurez ferme dans la décision prise dans la lumière. Si vous prenez une décision dans la nuit, vous ne discernerez même pas la direction censée orienter votre voyage.
Dans la désolation, soyez prudent. S'il tombe de la grêle et que vous êtes sur la route, abritez-vous et attendez que ça passe. Si vous bronzez et que le soleil est brûlant, n’oubliez pas qu’il existe des crèmes ! Si vous avez peur, ne fuyez pas ; si vous êtes en colère, n’attaquez pas ; si vous en avez assez, ne vous asseyez pas ; si vous faites un travail et que vous avez envie de le laisser, terminez-le pour vous recharger et vous retrouver… Si vous êtes distrait et aride dans la prière, continuez à prier. Sinon, c’est la désolation qui va gagner.
Normalement, les décisions prises dans un moment de désolation sont toujours mauvaises, parce que c’est l’ennemi qui vous les conseille, ces voix du mal. Si vous êtes sur la mauvaise voie, il vous fera courir en avant, et si vous êtes sur la bonne route, il vous fera courir en arrière. Et c’est alors une guerre intérieure, faite de doutes infinis, de peur de l’avenir, qui vous fait dire : « je rate tout ! » ou « je n’y arrive plus ».
Les personnes les plus faibles peuvent être celles qui, au final, se montrent les plus assurées, mais il faut aussi se méfier de celles qui aiment à étaler leur propre faiblesse en public… Cela ne fait que servir l’image de marque de ces personnes, mais pas leur humanité. Ce n'est là qu'une façon narcissique de se placer au centre de la scène.
Les décisions qui sont prises dans la désolation semblent urgentes et immédiates. Le mal doit être fait “instantanément”, parce que si l’on y pense, on ne le fait pas et on change vite d’avis ! En revanche, les bons choix mûrissent dans la patience. Pour donner la vie, il faut une vie de temps ; pour l’ôter, il suffit d’un instant, pour la gâcher encore moins… Le prophète Elie, au moment de la désolation, retourne dans le désert, dans l’intimité de Dieu et redécouvre sa vocation.
Lorsque vous êtes en pleine confusion, foncez en ayant dans le cœur et dans l’esprit ce que vous avez déjà décidé. Quand vous avez du mal à réaliser vos bonnes intentions, ne renoncez pas. Le mal vous combat, mais si vous le voulez, il ne gagnera pas !
Article traduit de l'édition italienne d'Aleteia par Elisabeth de Lavigne