Le vicaire Patriarcal Latin pour Jérusalem et la Palestine a réagi au projet de loi adopté par la Knesset : « cette loi va contre l’histoire et contre la volonté des chrétiens qui ne veulent devenir une entité à part ».
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26/02/2014
Cette décision « va contre la volonté des chrétiens eux-mêmes qui ne veulent pas devenir une entité à part ou un ghetto ou une minorité à l’intérieur d’une autre minorité », a-t-il estimé sur les ondes Radio Vatican. Pour le vicaire Patriarcal Latin pour Jérusalem et la Palestine, dans les autres pays arabes tout le monde considère les chrétiens comme des arabes, et cette distinction entre arabes chrétiens et musulmans, qu'il juge « inopportune, ne fera que créer « une séparation terrible entre les deux communautés (qui) sera source de souffrance pour des chrétiens qui, en plus, ne veulent pas de ce changement ».
Le projet de loi en question a été voté par le parlement israélien le 24 février dernier. Il élargit la Commission nationale sur l'égalité des chances dans l'emploi de cinq à dix membres, accordant des sièges distincts à des représentants des travailleurs chrétiens et musulmans de la communauté arabe israélienne, Il prévoit également des sièges réservés à la communauté druze, aux juifs ultra-orthodoxes et aux immigrés juifs d'Ethiopie, des communautés où le taux de chômage est supérieur à la moyenne, rapporte L’Orient le Jour.
Le député Yariv Levin, du parti Likoud (droite nationaliste), l’a présenté à la presse en ces termes : « Nous avons beaucoup en commun avec les chrétiens. Ils sont nos alliés naturels, un contrepoids aux musulmans qui veulent détruire le pays de l'intérieur ».
Les protestations ont été immédiates, en particulier celles des palestiniens : « Nous rejetons cette loi qui veut créer une nouvelle réalité au sein de notre peuple sur une base religieuse au lieu de se fonder sur l'identité nationale », déclare dans un communiqué Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l'OLP. Pour d’autres, ce texte est emprunt d'un « sectarisme sans précédent ». « Il s'agit d'une manœuvre politique de l'extrême droite », a expliqué à l'AFP Basel Ghattas, un chrétien grec orthodoxe.
Sur ce point, Mgr Shomali, reconnaît lui aussi une montée en puissance de la droite en Israël et le regrette, tout comme il dit regretter voir tout le Moyen Orient devenir « plus religieux, plus fanatique » au détriment des minorités qui sont toujours les premières à en souffrir. « Cela nuit aux relations réciproques entre la minorité et la majorité », estime-t-il.
Selon les adversaires du projet de loi, « Israël s'efforce de jouer la carte de la division entre arabes chrétiens et musulmans dans le conflit israélo-palestinien ». Mgr Shomali y voit lui-même « une décision politique et non pas religieuse », une façon de préparer le terrain pour enrôler les chrétiens dans l’armée. En les séparant, dit-il, ce sera plus facile de faire une autre loi pour ensuite les enrôler dans l’armée de façon obligatoire » (pour en savoir plus sur cette question cf. Aleteia).
L’adoption du texte de loi tombe trois mois avant le premier voyage en Terre sainte du pape François, qui doit se rendre en Jordanie, à Bethléem (Cisjordanie) et à Jérusalem du 24 au 26 mai prochain.
Pour plus de détails : http://www.lorientlejour.com/article/856237/la-knesset-vote-la-distinction-entre-arabes-israeliens-chretiens-et-musulmans.html
Pour retrouver l'interview avec Mgr Shomali dans son intégralité : http://fr.radiovaticana.va/news/2014/02/26/israël_:_la_knesset_vote_la_distinction_entre_arabes_chrétien_et/fr1-776735
Sources: L'Orient le Jour – Radio Vatican