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Sois un homme ! (Et pas que des muscles ou un cerveau).

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Matthew Becklo - publié le 25/02/14
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De nos jours, qu’est ce que la virilité ? Comment éduquer nos garçons à devenir des hommes ? Questions sensibles : il faut donc oser les aborder.

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Qu’est ce que ça veut dire  « être un homme » ?
 
C’est la question qui est au cœur d’un nouveau documentaire intitulé The Mask you live in [le masque dans lequel tu vis] de Jennifer Siebel Newsom. Sur le site de financement participatif Kickstarter, on peut lire sur la page dédiée au reportage :
 
« Aux États-Unis les recherches montrent que, comparés aux filles, les garçons sont plus susceptibles d’être diagnostiqués avec un trouble de la personnalité, de se faire prescrire des traitements stimulants, d’être en échec scolaire, de boire de l’alcool, de commettre un crime avec violence et/ou de mettre fin à leurs jours. Le nouveau film documentaire de Jennifer Newsom, The mask you live in pose la question : en tant que société, comment avons-nous échoué à éduquer les garçons ? »
 
Vaste sujet. Et le film semble y apporter une noble réponse : Jennifer Newsom veut nous dire que nous avons adhéré à un faux idéal de la masculinité, où être viril veut dire femmes, bières, voitures, bricolage, sport, muscles, et apathie intellectuelle et émotionnelle. Nous observons tous ces stéréotypes, perpétués dans des comédies lascives, des publicités pour de la bière et autres séries télévisées, où la blague réside toujours dans le fait qu’être un homme veut dire : être un insensible et un ignorant troglodyte.
 
Mais Jennifer Newsom traite trop bien son sujet :  son documentaire finit par remplacer une virilité déformée par une autre. En effet, « être un homme » ne se résume pas à l’image de virilité présentée ci-dessus. Pourquoi ? Pas parce que les femmes, la bière, les voitures, le bricolage, le sport ou la musculation sont mauvais en soi. Ce sont des choses que les hommes aiment, et à juste titre.
 
Mais tout aussi dramatiquement, l’inversion de cette image – un autre stéréotype que nous trouvons souvent dans la culture – ne correspond pas non plus à la véritable virilité.  Un type d’homme a tout dans les muscles et rien dans la tête. L’autre type d’hommes que nous voyons aussi souvent – les personnages de la série The Big Bang Theory me viennent à l’esprit – a tout dans la tête et rien dans les bras. Il n’y a qu’entre eux qu’ils peuvent s’accorder sur les techniques de drague, et leur type d’apathie à eux, c’est l’apathie physique… Au nom de la survie de leur esprit, ils fuient la bière et le sport. Ils sont intelligents, futés, mignons et émotionnellement mature. Mais tels des fantômes cartésiens, leur esprit hante un corps maladif et fragile.
 
La racine du problème dans ces deux images de la virilité – et qui est une des clefs qui va permettre à nouveau une connexion entre la tête et les bras – c’est l’apathie.
 
Brett McKay, le créateur du blog The Art of Manliness [L’art de la Virilité], a parfaitement saisi le problème :
 
« L’idée de créer The Art of Manliness m’est venue alors que je regardais les magazines masculins dans une librairie. Il m’a semblé que le contenu de ces magazines se dégradait continuellement, avec de plus en plus d’articles sur le sexe, et sur comment avoir des abdos en plaquettes de chocolat. Est-ce donc à ça que se résume « être un homme » ? Et alors que je regardais autour de moi les hommes de mon âge, il m’a semblé que beaucoup d’entre eux avaient esquivé leur responsabilité, et refusaient de grandir. Ils avaient perdu la confiance, la concentration, les aptitudes et les vertus que les hommes incarnaient jadis, et semblaient un peu perdus. Le mouvement féministe a fait de grandes choses, mais il a rendu les hommes confus et désorientés sur leur rôle, ainsi que honteux des vertus de la virilité. Additionné au fait que beaucoup d’hommes ont été éduqués sans l’influence d’un père, cela donne une génération à la dérive sur la question d’être un homme respectable et accompli. »

 
Remarquez que McKay ne cherche pas à éliminer les choses « typiquement » masculines dans son blog. Au lieu de ça, il demande « est-ce tout ce qu’il y a ? »
 
Ce qui vient naturellement aux hommes ne devrait pas être une source de honte. Mais nous devrions nous réorienter vers notre vraie nature : responsabilité, intégritévertu. Ce sont ces qualités qui composent les cœurs des frères, des pères – et pas le sexe, le sport, la physique ou la philosophie. Faire, penser, sentir. Tout cela est important. Mais ces trois éléments doivent être calculés par rapport à la quête du bien. En fin de compte, c’est ce que nous voulons en tant qu’hommes, qui compte le plus.
 
Cette leçon m’a été enseignée par mon propre père, principalement par l’exemple de sa propre vie. Un jour, il s’entraînait à soulever 160 kgs, le suivant, il débattait sur la vie et l’œuvre de Dostoïevsky. Un soir, il encourageait son équipe de hockey, et le suivant, il dansait avec sa femme en lui tenant la main. Il n’était pas parfait – aucun homme ne l’est. Mais dans tout ce qu’il faisait, corps et âme, il suivait ce qui était bon, et fuyait ce qui était mal. Lui aussi, avait eu un exemple de vie : son grand frère était un directeur d’école porté sur la théologie et les films étrangers, mais il avait servi dans l’armée comme marine. Et même maintenant à 74 ans, vous n’auriez pas souhaité l’énerver.
 
En grandissant, j’ai vu que ces hommes étaient courageux, sans être téméraires. Perspicaces, sans être intellos. Ces hommes avaient une tête, un cœur, et des bras : c’étaient des hommes vertueux.
 
Bien que le reportage The mask you live in puisse lancer un débat national, la triste vérité est sans doute que nous échouons l’éducation de nos garçons parce que nous ne leur donnons pas de bons exemples de virilité auxquels se référer – une virilité qui ne glorifie pas uniquement le cerveau ou les muscles, mais qui fait grandir les deux vers quelque chose de plus grand.

Traduit de l’édition anglaise d’Aleteia par Paul Monin

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