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Rémi Brague : “Jésus de Nazareth est le seul homme réussi qui ait jamais existé”

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Solène Tadié - KTO - publié le 21/02/14
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Le philosophe et universitaire propose une réflexion sur la nature de l’homme et la façon de vivre notre humanité.

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L’Académie catholique de France propose chaque semaine sur KTO les lumières de l’un de ses membres, sur des thèmes pertinents pour la culture contemporaine. 
Cette semaine, Rémi Brague est venu nous parler de l’homme, de son essence et de sa particularité. 
 

“Qu’est-ce que l’homme, comment être authentiquement homme?”, telle est la question qui meut le philosophe dans tous ses travaux. 

Tout en rappelant que les Grecs de l’Antiquité auraient bien ri en prenant connaissance de l’acception moderne du terme “humain”, Rémi Brague s’interroge sur le bien-fondé de la perception positive de l’adjectif “humain”, qui devient presque synonyme de bonté. A l’inverse, tout rapprochement avec le genre animal est calomnieux, comme si l’homme était par nature meilleur que l’animal. 

Mais en plus de calomnier les animaux, nous les tuons, et nous polluons la planète!, plaisante-t-il.

Rémi Brague rapproche le genre humain d’un ensemble “d’humanoïdes associés”, dont certains “essaieraient de se soigner”, en recherchant un modèle. Et tout comme on prendrait une pomme belle et mûre pour l’ériger en modèle de pomme, notre modèle doit être celui du seul homme “réussi” qui ait jamais existé: “au fond, il n’y a jamais eu que deux hommes. Et encore, l’un a raté son coup. Le premier est Adam, celui qui s’appelle en hébreu ‘Homme’, et dont nous sommes tous les descendants, puis il y a celui que saint Paul dans la seconde épître au Corinthiens appelle ‘le dernier Adam’: Jésus. Lui a réussi et a pu montrer ce qu’est un homme”.

Ce modèle d’humanité représenté par un homme qui s’est laissé crucifier par amour suffit à nous soigner. Nous n’avons en effet pas besoin de définir, de connaître ou d’aimer l’homme pour cela. L'Histoire nous démontre que cela conduit chaque fois à des résultats bien peu réjouissants… 
Brague nous rapporte à cet égard les mots du romancier Walker Percy, qui postule qu’il existe trois sortes d’individus: “ceux qui croient aimer l’homme et qui peuvent faire de la bonne poésie tant qu’ils restent chez eux; ceux qui croient connaître l’homme et qui, tant qu’ils restent dans leur laboratoire, peuvent faire de la bonne psychologie. Enfin, ceux qui croient à la foi aimer et connaître l’homme: ceux là deviennent Robespierre ou Lénine”.

Eriger en modèle d’humanité Jésus Christ, nous dit le philosophe, prémunit de la version de l’homme empereur, dominateur, voulant tout contrôler et ne rien lâcher. 
Une proposition salutaire, par les temps qui courent.

Pour aller plus loin, Aleteia vous invite à redécouvrir son interview du professeur Rémi Brague, qui s'est exprimé sur le libre arbitre ainsi que sur le tournant crucial offert par le christianisme à la liberté politique.  
Vous pourrez en outre visionner ou revoir ici la conférence donnée par le professeur à Rome, sur les racines bibliques de l'idée occidentale de liberté.

 

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