Un missionnaire irlandais, le Père Shay Cullen, engagé depuis des décennies dans la lutte contre le trafic et l’exploitation sexuelle, tire la sonnette d’alarme.
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12/02/2014
Le marché de la pédophilie est hélas florissant aux Philippines, et ce grâce à la couverture et à la complicité du monde politique, dénonce le Père Shay Cullen, missionnaire irlandais , dans une note envoyée à l’agence Fides.
Le Père Cuellen, S.S.C.M.E., est impliqué depuis des décennies dans la lutte contre l’exploitation d’êtres humains et l’abus des mineurs sur le territoire. Il accuse en particulier des « agences » d’organiser et de faire la promotion de voyages de pédophiles, avec l’accord tacite d’institutions et de collectivités locales, impliquées dans un circuit de corruption.
Le missionnaire a créé PREDA, une fondation qui s’occupe de la récupération des enfants concernés par le trafic et l’exploitation sexuelle. Selon lui, les motifs qui permettent au marché de la pédophilie de prospérer sont au nombre de deux : la corruption des autorités civiles et politiques et l’indulgence des tribunaux.
Grâce aux activités et aux témoignages recueillis, sa fondation est parvenue à présenter à la justice plus de 100 pédophiles étrangers, même si seul l’un d’entre eux a été condamné.
L’organisation est basée à Olongapo City, localité touristique du nord des Philippines connue pour son florissant marché du tourisme sexuel et par ailleurs proche de la base navale américaine de Subic Bay. « Les collectivités locales deviennent complices de cette industrie – explique le prêtre – en accordant des licences à des centaines d’établissements appelés « Bar du sexe ». La motivation officielle est de protéger le tourisme. Mais, de cette manière, elles encouragent seulement le tourisme sexuel, qui implique souvent des enfants, explique le missionnaire.
En outre, de nombreux fonctionnaires locaux reçoivent des pots-de-vin et la corruption y est des plus courantes. Dans d’autres cas, « ces mêmes fonctionnaires de l’Etat sont propriétaires des établissements dans lesquels ont lieu le commerce et les abus ». Il s’agit de démasquer et d’éradiquer, selon le Père Cuellen, une véritable « culture de l’abus ».
Le phénomène est confirmé par un récent rapport de l’ONG Save The Children, qui indique la corruption comme l’un des principaux motifs de la diffusion de la pédophilie aux Philippines. Ces dernières années, les réseaux de pédophiles se sont largement développés sur Internet, constituant une nouvelle menace pour les enfants.
Save The Children reproche au gouvernement philippin de ne pas être suffisamment engagé en matière de lutte contre les abus sur les mineurs et l’invite à en faire davantage.
IC