C’est une pratique répandue dans d’autres religions et cultures. Dans le christianisme, c’est une prière, un dialogue intime avec le Seigneur.
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05/02/2014
Cher Père Antonio, je suis un jeune homme de 29 ans. Depuis l’époque du catéchisme, j'entends parler d'examen de conscience mais je n'ai jamais bien compris en quoi cela consiste. Pouvez-vous me l'expliquer ? Quel lien a-t-il avec la confession ?
Antonio E., Mantoue (Italie)
Réponse du Père Antonio :
On ne peut pas tout dire en quelques lignes. Pour cela, mon cher Antonio, je te renvoie aux livres de Silvano Fausti Occasion ou tentation et de Marko Rupnik L'examen de conscience. Pour vivre en rédempteurs.
Je me limiterai à quelques remarques générales. Les deux auteurs mentionnés sont des jésuites et ce n’est pas un hasard, parce qu’en Occident la pratique de l’examen de conscience a été diffusée principalement grâce à saint Ignace et à ses Exercices spirituels. Néanmoins, on retrouve également cette pratique chez les peuples anciens et dans les autres religions. Pythagore, par exemple, disait ceci: « Afin que le sommeil vous ferme doucement les yeux, ne le permettez pas avant de vous être examiné sur toutes les œuvres accomplies dans la journée. »
Dans le christianisme toutefois, l'examen de conscience est quelque chose de plus. Beaucoup ne l’associent qu’à une préparation à l’approche du sacrement de la Réconciliation. Au risque de ne le comprendre que dans un sens négatif : identifier les péchés commis, se repentir pour après se confesser. L'examen peut donc être réduit à une sorte d’introspection psychologique, à un fait mécanique. La clé de voûte pour bien le saisir est le fait de se rendre compte qu’il s’agit d’une prière, d’un dialogue intime avec le Seigneur. Il s’agit de « prendre conscience» de la présence de Dieu en nous, et du fait que notre vie est guidée par l'Esprit Saint.
Il nous arrive parfois de vivre en dehors de nous-mêmes, absorbés par les problèmes et les préoccupations, étourdis par le bruit qui nous entoure, par l’empressement. Nous courrons le risque d'être superficiels, tristes, frustrés, intolérants, incapables de remarquer le Seigneur qui passe et qui nous montre le chemin du bien, de la joie, et du salut. Notre cœur est comme étouffé : il aspire à quelque chose de grand, à une vie pleine, mais il est sec et fatigué. C’est l'expérience de saint Augustin: « Bien tard je t'ai aimée, beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t'ai aimée. Oui, parce que tu étais en moi et moi dehors. Tu étais avec moi, et moi je n'étais pas avec toi ».
L'examen de conscience, donc, est par essence la prise de conscience de l'action de Dieu en nous : Il agit toujours, Il ne cesse jamais de nous aimer. La pratique de l’examen, de ce fait, consiste à entrer en dialogue avec Dieu, dans la prière confiante, en lui demandant d'ouvrir notre cœur, notre esprit, pour comprendre à quels moments de la journée nous avons été auprès de lui ou loin de lui. Il ne s'agit pas tant d'une comparaison avec des normes, mais bien de parler avec le Seigneur, en lui faisant part de ce qui s'est passé, ainsi que de nos pensées et sentiments.
Comment faire, concrètement? On peut lire un passage de l'Évangile, les Béatitudes par exemple, et à la lumière de celles-ci, demander au Seigneur d’éclairer la journée qui vient de s’achever. On retrouve une indication utile dans les Exercices, au numéro 43, qui présente les cinq points d’un examen général : rendre grâce à Dieu pour les bénédictions reçues, demander la grâce de connaître nos péchés et de les éradiquer, demander des comptes à l'âme des pensées, des mots et des actions, demander pardon à Dieu pour nos manquements, proposer de nous racheter par sa grâce. Notons que le premier point est le remerciement à Dieu pour ses dons, en nous souvenant de Sa présence et de Son amour. Et que le second est encore un devoir de mémoire, mais de nos péchés cette fois, pour nous préparer à recevoir le pardon de Dieu et ainsi entamer un chemin de conversion.
Article de l'édition italienne de Aleteia traduit par Solène Tadié.