Le succès retentissant de la Manif pour tous, cuvée 2014, déjoue tous les pronostics de lassitude et de radicalisation. Et oblige les politiques de gauche et de droite à réviser leurs logiciels.
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03/02/2014
Bon gré, mal gré, avant même que n’éclate la bombe du report sine die de la loi sur la famille (Aleteia), tous les medias avaient reconnu le succès de la mobilisation des familles, à Paris comme à Lyon, ce dimanche 2 février. Beaucoup, beaucoup de monde, une parfaite organisation, aucun débordement ni dérapage ; au contraire, de la bonne humeur, une grande convivialité, et du soleil en prime à Paris comme à Lyon !
Côté gouvernemental, panique à bord ! Sur RTL, dès le lendemain matin, Manuel Valls tente un énième amalgame avec la précédente manifestation (« Jour de colère »), mais doit concéder au micro de Jean-Michel Apathie que « le gouvernement n’acceptera aucun amendement sur la PMA ou la GPA » dans le projet de loi famille de Mme Bertinotti – à la grande fureur de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, appelant dans la matinée Manuel Valls à « respecter la règle du jeu » ( RTL ) !
La confusion était à son comble, la majorité risquait d’exploser. L’Elysée y mit un terme. En fin d’après-midi, le gouvernement annonçait qu’il renonçait à présenter une loi famille en 2014…La Manif pour tous venait de remporter une éclatante victoire.
Du côté de la « théorie du genre », autre cible des manifestants, le désarroi gouvernemental n’est guère moindre. Et pour cause : niant à qui mieux mieux l’entrée dans les écoles -une « rumeur » -, et jusqu’à l’existence de ladite théorie, les voix socialistes étaient aussitôt démenties sur les réseaux sociaux par…elles-mêmes, quelque temps plus tôt.
Quelques exemples : Najat Vallaud-Belkacem, alors secrétaire nationale du PS aux questions de société, déclarait dans le quotidien 20 minutes le 31 août 2011, en réponse à la question : « En quoi la «théorie du genre» peut-elle aider à changer la société ? » :
« La théorie du genre, qui explique «l’identité sexuelle» des individus autant par le contexte socio-culturel que par la biologie, a pour vertu d’aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l’homosexualité, et de faire œuvre de pédagogie sur ces sujets. »
Et puis la même, devenue Ministre du droit des femmes et porte-parole du gouvernement, affirmant, deux ans plus tard : « La théorie du genre, ça n’existe pas ! ».
Même contradiction chez le Ministre de l’Education Nationale : trois mois jour pour jour après l’interview où il déclarait : « Nous sommes pour l’égalité fille-garçon, pas pour la théorie du genre » (ce qui présuppose son existence), Vincent Peillon déclarait le mardi 3 septembre 2013 sur France Inter que «la théorie du genre n’existe pas».
Cela semble être désormais la doctrine officielle. Mais patatras, d’autres membres du PS ne l’entendent pas de cette oreille, dont Laura Slimani, présidente des Jeunes socialistes, affirmant à la tribune dans cette vidéo qui circule en boucle sur les réseaux sociaux : « Oui, les différences entre les femmes et les hommes, elles sont construites. Oui, le genre, ça existe, et oui, nous allons l’enseigner dans les écoles et c’est tant mieux parce que ça veut dire plus d’égalité ! »
Plus d’un an après les premières manifestations contre le mariage homosexuel, la Manif pour tous a fait éclater les contradictions de la majorité présidentielle. Mais ce n’est qu’une étape.
Comme l’a déclaré Ludovine de la Rochère, présidente de LMPT, ce mouvement s’inscrit dans une continuité. Il devra en effet se poursuivre par un travail de longue haleine qui permettra un jour d’aboutir à l’abrogation de la loi Taubira. Mais déjà, à court ou moyen terme, il s’agira de coordonner l’action des parents pour obtenir le retrait de « l’ABCD de l’égalité » expérimenté à l’école pour « lutter contre les stéréotypes filles/garçons », d’obtenir la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le sujet, et de maintenir la vigilance vis-à-vis de la famille, toujours à la merci d’une nouvelle loi et financièrement réduite à la portion congrue par l’abaissement du plafond du quotient familial. Sans oublier l’incertitude sur le financement des cotisations familiales créée par la décision de François Hollande de ne plus le faire peser sur les entreprises d’ici 2017.
C’est un immense chantier qui s’ouvre dans le sillage de la Manif pour tous. Grâce à la mobilisation sans précédent de tant d’hommes et de femmes de bonne volonté, le projecteur est enfin mis sur l’écologie humaine, autrement dit sur les fondamentaux de la vie et de l’identité de l’homme et de la femme, vis-à-vis desquels l’opposition de droite n’est guère plus à l’aise que l’actuelle majorité socialiste, faute d’une vision cohérente de la nature humaine. Après le succès des manifestations, il faut travailler à remettre le curseur de la politique sur le cœur de notre civilisation et de notre humanité : la vie, le mariage, la famille, l’éducation, la solidarité, la culture, le bien commun. La victoire du 2 février 2014 n’est que le début d’une longue route !