Alors que des parents ont refusé d’envoyer leurs enfants à l’école pour réagir contre l’enseignement de la théorie du genre, Vincent Peillon a déclaré que celle-ci n’existait pas. Info ou intox ?
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Panique à bord ! Le 24 janvier dernier, plusieurs dizaines de parents d’élèves d’écoles primaires ont retiré leurs enfants de l’école, une journée durant, pour réagir à l’enseignement de la théorie du genre ou du moins à son adaptation pour de jeunes enfants…
Cette initiative, intitulée « Journée de retrait de l’école », est lancée par Farida Belghoul, enseignante, cinéaste et écrivain, engagée pour l’interdiction de la théorie du genre à l’école, laquelle, dit-elle, « avance au nom de l’égalité ». « Cette idéologie s'immisce dans les programmes scolaires de manière extrêmement pernicieuse et à visage masqué derrière l'égalité », affirmait-elle récemment à l’hebdomadaire franco-turc Zaman.
C’est justement l’« égalité » entre les hommes et les femmes que Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale, a choisi de mettre en avant, le 28 janvier dernier, alors qu'il était interrogé à l’Assemblée nationale sur cette « folle rumeur » de l’enseignement de la théorie du genre à l’école.
« Il y a trop d’inégalité entre les hommes et les femmes », affirmait alors Vincent Peillon (cf. vidéo) pour justifier le travail de l’Education nationale, tout en affirmant que celle-ci « refuse totalement la théorie du genre ». « Ce que nous faisons ce n’est pas la théorie du genre, je la refuse », éclate-t-il. « C’est promouvoir les valeurs de la République et l’égalité entre les hommes et les femmes ».
Si beaucoup s’accordent à dénoncer des réactions disproportionnées de la part des parents qui ont répondu à l’appel de la Journée de retrait, quel crédit apporter aux paroles de Vincent Peillon lorsqu’il affirme que la théorie du genre n’existe pas ?
Le gouvernement souhaite « déconstruire les stéréotypes genrés inconscients, pour “œuvrer à l’égalité réelle des sexes“. L’idée de base implicite étant qu’il y a effectivement un lien entre représentations symboliques (les filles jouent à la poupée) et inégalités réelles (les femmes ont des salaires inférieurs aux hommes), ce qui est loin d’être évident », estime Eugénie Bastié sur Causeur.
Bien sûr, nous n'en sommes pas « à l’enseignement de la masturbation en maternelle », poursuit-elle, « mais pourtant, loin d’être une simple rumeur, l’abolition de la différence sexuelle (et même la différence tout court) à l’école est bien l’objectif réel qui ressort du dispositif « ABCD de l’égalité ».
« La théorie du genre n’est pas une rumeur », a réagi le député Jean-Frédéric Poisson, président du Parti Chrétien-Démocrate, qui s’étonne que Vincent Peillon « prenne officiellement position contre une théorie dont il affirme qu’elle n’existe pas ! ».
Dans un communiqué publié sur son site, Jean-Frédéric Poisson renvoie notamment à plusieurs documents du gouvernement, notamment celui du syndicat d’enseignants SNUipp-FSU recommandant « un questionnement des stéréotypes de genre dès l’école primaire, qui propose que les enfants des écoles primaires lisent des livres tels que “Zazie a un zizi” ou “Papa porte une robe” » (cf. Aleteia).
Le journaliste et essayiste Gérard Leclerc se demande pour sa part de quel côté est l’ « intoxication ». S’« il faut évidemment faire preuve de beaucoup de discernement en analysant toutes les données de cette affaire », écrit-il sur France Catholique, « il y a lieu de faire des mises au point nécessaires à l’encontre de vertueux désintoxicateurs, ceux qui prétendent, par exemple, que la théorie du genre n’existe pas ». « Ce sont souvent les mêmes, qui, hier, ont fait la promotion de ladite théorie, en se félicitant de sa puissance subversive. Ils opèrent aujourd’hui un repli prudent qui ne saurait tromper ceux qui ont suivi l’évolution des idées ».
L’Observatoire de la théorie du genre rappelle le « rôle moteur » que jour l’Education nationale dans la diffusion de cette théorie avec le dispositif « ABCD égalité », l’expérimentation de crèches neutres, soutenue par Najat Vallaud Belkacem, la généralisation de l’éducation sexuelle à l’école pour tous les élèves à partir de 6 ans, la diffusion dans le cadre du programme « Ecole et cinéma » du film militant « TOMBOY », où l’on invite des enfants de CE2, CM1, CM2 à s’identifier à une petite fille qui se fait passer pour un petit garçon.
Sans compter la promotion faite par Vincent Peillon, dans une circulaire adressée à l’ensemble des recteurs le 4 janvier dernier, de l’association « Ligne Azur » qui intervient auprès des enfants notamment sur la question de l’identité sexuelle et de l’identité de genre, en affirmant sur ses supports pédagogiques : « que l’identité de genre c’est le sentiment d’être un homme ou une femme. Pour certains, le sexe biologique coïncide avec ce ressenti ».
Non, la théorie du genre n’est pas une rumeur, affirme cette pétition adressée à Vincent Peillon : http://www.pasunerumeur.com/