Ce sont 3.000 personnes qui risquent de mourir de faim et de soins médicaux si les convois humanitaires ne sont pas débloqués… Un père jésuite témoigne de l’enfer vécu par les populations
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28/01/2014
Homs : une ville dont une grande partie est assiégée depuis un an et demi (600 jours) et régulièrement bombardée par le régime syrien. La situation est devenue intolérable pour les habitants qui souffrent cruellement de faim et de soins médicaux, risquent de mourir si les convois d’aides humanitaires n’y arrivent pas (leur arrivée avait été annoncée dimanche 26 janvier, par le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi en marge de la conférence Genève II, puis contredit ).
Selon Lakhdar Brahimi, le régime syrien aurait autorisé les quelques 500 femmes et enfants de Homs à « partir immédiatement », mais dès lundi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fait savoir qu'aucune mesure en ce sens n'avait été prise pour l'instant par le gouvernement de Damas.
Sur place, les militants des quartiers rebelles, qui avaient accueilli la nouvelle avec circonspection, soulignent que 200 femmes et enfants, particulièrement en danger, étaient prêtes à être évacuées, mais demandent des garanties que ces derniers ne soient pas détenus à leur sortie.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), environ 3.000 personnes sont pris au piège, et leur vie est devenue un véritable enfer.
« Le plus grand problème est la faim car les gens ne trouvent pas à manger », déclare dans une vidéo placée sur YouTube, un père jésuite néerlandais, le père Frans van der Lugt, dont l'identité a été confirmée à l'AFP par le secrétariat des provinces jésuites des Pays-Bas et de Flandre. (DH.be)
Le père jésuite est en Syrie depuis près de 18 ans (1966) et bien connu des habitants de Homs.
« Musulmans et chrétiens, nous vivons dans des conditions difficiles et pénibles, nous souffrons beaucoup mais surtout de la faim », insiste le religieux dans un appel à l’aide pressant. Il est impossible pour eux de continuer comme cela : « nous avons besoin d'une aide véritable et nos problèmes doivent être pris en compte, nous sommes enfermés depuis un an et demi (…) Nous aimons la vie et nous ne voulons pas mourir ou nous noyer dans un océan de mort et de douleur », confie Frans van der Lugt dans cette vidéo.
Déclarations spontanées ou mise en scène des militants pour attirer l’attention sur la situation, comme auraient tendance à croire divers medias en comparant ces images avec celles d’une autre vidéo filmée précédemment par des militants ?
Quoi qu’il en soit, la ville d’Homs, souvent considérée comme le foyer de la contestation, paye le prix fort de la crise syrienne : déjà épuisée, mise à genoux par ces pénuries, elle est aussi le théâtre d’atrocités à l’encontre de ses citoyens, comme cela fut le cas très récemment pour ce jeune chrétien de Homs, décapité par des extrémistes islamistes en pleine rue de Homs. (Aleteia).
« Au centre de Homs, dans les quartiers d’al-Hamidiyeh et de Bustan al-Diwan, où vivaient auparavant des dizaines de milliers de chrétiens, il n’en reste plus que 77 : Ils vivent au milieu des ruines, se nourrissant de conserves, car il y a belle lurette qu’il n’y a plus ni viande ni légumes… », commentait déjà le Père jésuite Ziad HILAL , lors d’un de ses passages à Paris à l’invitation de l’Œuvre d’Orient. Leur boussole, c’est la Résidence des Jésuites, à Bustan al-Diwan, où seul reste donc le Père Frans van der Lugt .