Alors que les affrontements ont déjà causé la mort de 6 manifestants, les appels à la paix et au dialogue se multiplient. Dont celui du pape François dans le sillage des Eglises locales.
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27/01/2014
« Je suis proche de l’Ukraine par la prière, en particulier de ceux qui ont perdu la vie ces derniers jours et de leur familles », déclare le pape François dans un appel à « un dialogue constructif entre les institutions et la société civile ». Dans ce conflit ouvert depuis novembre 2013 entre l’opposition pro-européenne et le président Viktor Ianoukovitch (pro russe, avec une partie de la population). Le Pape a souhaité que « sans usage de la force, l'esprit de la paix et la recherche du bien commun puissent prévaloir dans les cœurs de tous ».
Barricades, gaz lacrymogènes, jets de pierres, bousculades … Après une semaine de violences meurtrières qui ont fait 6 morts et 300 blessés, et malgré de nouvelles concessions du président Viktor Ianoukovitch, la ville de Kiev a été encore une fois le théâtre, dimanche, d’affrontements violents entre militants de l’opposition et forces de l’ordre.
Parallèlement, des milliers de personnes ont participé non loin de là, en la cathédrale Saint-Michel, aux funérailles d'un jeune Biélorusse, un des contestataires tués au cours des affrontements de la semaine dernière. Trois des principaux dirigeants de l'opposition, Vitali Klitschko, Arséni Iatséniouk et OlegTiagnybok, assistaient à la cérémonie.
Depuis le début de la révolte des prêtres de différentes confessions sont présent sur les barricades pour bénir les manifestants et leur apporter un soutien spirituel indispensable (Aleteia). « Nous sommes, avons été, et serons avec le peuple », a encore déclaré samedi 25 janvier l’archevêque majeur de Kiev et de Galicie, Sviatoslav Shevchuk, trois jours après avoir appelé ses concitoyens à « renoncer à la violence et à arrêter le bain de sang ».
Lors d’une rencontre du Conseil pan-ukrainien des Églises et des organisations religieuses (AUCCRO) avec le président Ianoukovitch, il a confirmé au chef de l’Etat la participation des Eglises aux événements mais « uniquement en tant qu’artisans de paix, et médiateurs entre les parties », condamnant tous ceux qui ont transgressé le commandement de Dieu: «Tu ne tueras pas ». (RISU)
Aujourd'hui, tout le monde comprend que la présence du clergé est essentielle pour apaiser les gens et préserver le climat pacifique de cette manifestation, a-t-il confié aux journalistes à l’issue de la réunion, ajoutant : « Nous nous efforçons de servir notre peuple du mieux que nous pouvons ».
Viktor Ianoukovitch les aura-t-il écouté ? Réponse du patriarche: « Je pense que les gestes qu’il fera nous diront s’il a écouté et si ce qu’il nous a dit est vrai ».
Le 22 janvier, au plus fort de la révolte, le patriarche avait adressé un appel spécifique aux autorités, leur demandant d’écouter leurs gens et de ne pas utiliser de mécanismes répressifs contre eux. Il s’était également adressé aux responsables politiques, les exhortant à assumer leurs «responsabilités pour l’avenir de leur peuple », et aux citoyens et membres des différentes ONG, pour les supplier de redonner « un caractère pacifique » à leur manifestation : « Ne permettez pas que les émotions l’emportent sur ce que vous avez de mieux en vous », leur avait-il dit. « Ni la peur, ni l’agression, ni la colère ne sont jamais une aide pour notre avenir. » (Zenit)
Mais à ce propos, les leaders de l'opposition n’en démordent pas : ils veulent une élection présidentielle anticipée et comptent bien poursuivre leur mouvement tant que toutes leurs demandes n'auront pas été acceptées. Ils rejettent donc la proposition du président Viktor Ianoukovitch, de leur donner plusieurs postes ministériels, dont ceux de Premier ministre et de vice-Premier ministre, voyant là « un cadeau empoisonné » destiné à « diviser leur mouvement », déclarait dimanche soir Vitali Klitschko, un des chefs de file de la contestation.
Les sièges administratifs de la plupart des régions de l'Ouest, bastion des nationalistes et favorables à un rapprochement avec l’Union européenne, sont désormais occupés par des milliers de manifestants, ces derniers ont tendance à s’étendre à d’autres régions, y compris russophones.
La communauté internationale, très attentive à ce qui se passe en Ukraine, met le président Ianoukovitch sous pression : ce lundi matin, l'Union européenne, qui multiplie ses contacts, a appelé le pouvoir ukrainien à « remplir les promesses » faites à l'opposition pendant le week-end, tout en demandant à cette dernière de se désolidariser des manifestants qui ont recours à la violence (cf. RTL.be). Le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, est attendue à Kiev jeudi et vendredi prochains.
Avec la collaboration d'Elisabeth de Lavigne