” Ne pas intervenir serait une humiliation ! : la commission diocésaine Justice et Paix de Kikwit, qui vient de sauver dix enfants, interpelle les autorités de Kinshasa.
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24/01/2014
Le 9 janvier dernier, le Père Henri De la Kethule, membre de la Compagnie de Jésus, dénonçait un « gigantesque » trafic d’enfants organisé depuis déjà neuf mois entre Kikwit, dans le Bandundu, et Kinshasa, pressant les autorités congolaises d’intervenir.
Aujourd’hui c’est toute la commission diocésaine « Justice et Paix » de l’Eglise catholique de Kikwit qui tire la sonnette d’alarme : le phénomène prend une ampleur considérable.
Le président de la commission, Arsène Ngondo, a notamment déclaré, sur Radio Okapi, avoir récupéré il y a quelques semaines une dizaine d’enfants au niveau de Kinshasa, pour les ramener à leurs parents à Kikwit.
« Nous dénonçons ce phénomène depuis l’année passée, parce que nous avons reçu des parents qui recherchaient leurs enfants. Nous les avons conduits auprès de l’ANR et du parquet. Ces deux services nous ont aidés à rechercher ces enfants à Kinshasa. Nous avons réussi à trouver et rendre une dizaine d’enfants à leurs parents, à nos frais, et avec la contribution de certaines structures. Il y en a encore qui traînent à Kinshasa », a précisé Arsène Ngondo. (Kongo Times)
Les réseaux clandestins spécialisés dans le trafic des enfants se développent de plus en plus à Kinshasa comme à l’intérieur du pays. Les auteurs de cette activité illicite profitent généralement de la naïveté de certains parents, auxquels ils promettent monts et merveilles pour les convaincre de laisser voyager leurs enfants vers l'Occident.
« Ne pas intervenir serait une humiliation pour toute la RDC ! », a encore estimé Arsène Ngondo sur Radio Okapi.
Cette affaire relance le débat sur l’exécution de la mesure d’interdiction de l’adoption internationale des enfants congolais. La Direction générale de migration (DGM) a pourtant suspendu l’adoption internationale des enfants congolais par des étrangers pour une durée de douze mois. La mesure a été prise le mercredi 25 septembre dernier et communiquée le même jour à une quinzaine d’ambassades installées en RDC.
C’est l’ambassade de la RDC au Canada qui a alerté la DGM sur les conditions des enfants congolais après leur adoption à l’étranger. Après enquête, le service de migration congolaise a conclu que certains enfants ont été abandonnés par leurs parents adoptifs ou « revendus » à d’autres personnes, pour la plupart homosexuelles. (Radio Okapi)
Pour le bien-être des enfants, la DGM estime qu’il faudrait des enquêtes sérieuses avant toute nouvelle opération d’adoption et souhaite la collaboration des ambassades.
Le 22 janvier dernier, à Madrid, à l’initiative de Caritas espagnole et de Caritas Internationalis, une soixantaine d’experts internationaux du Réseau des organisations chrétiennes contre le trafic d’êtres humains (COATNET) se sont réunis à Madrid afin de discuter de la ligne à suivre dans leur action au plan local.