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La 9e Marche pour la vie, dimanche 19 janvier à Paris, a battu les précédents records de fréquentation avec 40000 participants revendiqués. Aleteia était dans le cortège. Reportage
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! Viva Espana ! C’est le slogan phare ce dimanche, en jaune et rouge, bien sûr. Les restrictions à l’IVG adoptées outre Pyrénées rompent avec le « sens de l’histoire ».
Cela n’a pas empêché Najat Vallaud Belkacem de décrire les manifestants du 19 janvier 2014 comme « périphériques », « Des opposants à tout progrès, qui ne sont pas représentatifs de la France ».
Aux yeux de la ministre, ce groupe de lycéens d’une école militaire est certainement « périphérique ». Pourtant leur attitude est très française : ils discutent de politique avec des mines désabusées un peu décalées pour leur jeune âge : aucun parti ne trouve grâce à leurs yeux (mais de fait, quel parti, à part le Parti chrétien démocrate, ose remettre en cause le prétendu “droit” à l’avortement ?). Bruno, lui, est plus que périphérique : il est hors d’orbite. Avec sa tenue de pèlerin médiéval et ses coquilles saint Jacques, il porte une barbe de routard, et ça 9e marche pour la vie est une promenade pour un marcheur comme lui. L’Espagne de Santiago, il l’a plus que jamais dans le cœur !
Quant au Lion de la place Denfert-Rochereau, il est chatouillé par des grappes de manifestants comme aux grands jours de manifestations. Les familles à poussette tentent d’empêcher les trop jeunes enfants de tenter l’escalade, les adolescents rivalisent d’audace, mais aucune jambe n’est cassée. Images pieuses, croix, drapeaux espagnols drapeaux de régions s’agitent sur une mer de foulards rouges, avec comme toujours le Gwenn ha Du des bretons porté plus haut que tous les autres (comment font-ils ?). Puis le cortège se met en branle, direction les Invalides, précédé de CRS débonnaires, qui garderont sagement les bombes lacrymogènes dans leurs poches.
Avec son oreillette et son air attentif, Edouard, un volontaire, scrute la rue, et répond laconiquement : il craint une intrusion des Femen. Mais malgré le soleil hivernal, aucune ne tentera d’approcher le cortège en petite tenue. Une femme d’âge mûr interpelle la foule hargneusement, et une discussion animée commence entre elle et un manifestant. Entre deux arguments, celui-ci, représentatif : « Mais personne ne conteste que l’avortement est une souffrance, mais vous, vous voulez décider pour les autres ». C’est une objection que l’on retrouve d’ailleurs fréquemment. Pourtant, aujourd’hui même, lundi 20 janvier, l’Assemblée Nationale examine un amendement retirant la notion de « situation de détresse », nécessaire pour avoir recours à l’avortement. Nos députés seraient-ils déconnectés des Français, qui admettent que l’avortement n’est pas anodin ? Recommandons-leur d’écouter le message des 40 000. Ils sont peut être moins périphériques que Mme Belkacem ne l’imagine.
PS Parmi les évêques présents, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, qui a été interviewé chemin faisant, et dont voici le témoignage (vidéo) remarquable de clarté et de paisible fermeté : http://www.dailymotion.com/video/x1a05mo_le-cardinal-barbarin-a-la-marche-pour-la-vie_news