Avec le vote d’une nouvelle constitution, une nouvelle page s’ouvre pour l’Egypte. Et pour les chrétiens ?
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20/01/2014
C'est désormais officiel : La nouvelle Constitution égyptienne, soumise à référendum les 14 et 15 janvier, a été approuvée par 98,1% des votants, avec un taux de participations de 38,6%, selon les résultats définitifs annoncés ce week-end par la commission électorale.
53 millions d’Égyptiens étaient appelés aux urnes. Le taux de participation est faible, mais il satisfait les autorités qui souhaitaient voir dépasser le cap des 32 % enregistré lors du référendum de décembre 2012, organisé par les islamistes sur leur propre projet.
Ce vote était aussi attendu que souhaité par les chefs des églises chrétiennes qui avaient participé à la révision de la Constitution précédente, au sein d'une commission de 50 membres, dont Mgr Antonios Aziz Mina, évêque de Giseh, faisait partie, en tant que représentant de l’Église copte catholique, qui compte environ 250 000 fidèles à travers le pays.
Le nouveau texte, censé représenter les différentes composantes de la société, devrait obliger l’Etat à permettre aux minorités d'être représentées de façon équitable au sein du nouveau Parlement. Il comprend également des avancées certaines pour les droits des femmes, et interdirait aux groupes religieux de former des partis politiques, mais continue de protéger les intérêts de l'armée : le ministre de la Défense devra nécessairement être un officier de l'armée, et le budget de la Défense devrait échapper au contrôle du Parlement.
Quant à l’article 2, qui fait du droit islamique la base de la législation égyptienne, il est maintenu mais selon l’évêque copte catholique d’Assiout, Mgr Kyrillos William Samaan, les chrétiens n’ont pas d’inquiétude à avoir : « Il y longtemps que c’était le cas en Égypte. Déjà bien avant Morsi. Cela ne nous a jamais nui, à nous autres chrétiens. Ce qui est plus important, c’est que le nouvel article 3 garantisse aux chrétiens et aux juifs l’autonomie au niveau des questions ayant trait au statut personnel et aux affaires religieuses internes », soulignait-t-il dans un entretien à l’AED à la veille du referendum.
Mgr Kyrillos s’était aussi montré optimiste sur les questions relatives à la construction d’églises qui étaient, jusqu’à présent, soumises à une procédure d’autorisation extrêmement restrictive. Il précise à ce propos : « La Constitution garantit aux adeptes des religions dites du ciel, c’est-à-dire aux musulmans, aux chrétiens et aux juifs, les même droits à la construction de lieux de culte. Elle prévoit par ailleurs que tous les détails devront être fixés par le nouveau Parlement au cours de sa première séance. J’espère que nous autres chrétiens seront alors enfin libres d’édifier et de rénover des églises. »
Les Frères musulmans rejettent ce référendum, qu’ils qualifient d’illégal. Principaux détracteurs du texte, ils avaient ouvertement appelé au boycott. Néanmoins, les responsables de l’Assemblée affirment qu’ils sont les bienvenus dans le processus politique dès lors qu'ils renoncent à la violence et endossent la feuille de route de l'armée.
Selon la feuille de route annoncée par l’armée, le référendum constitutionnel devrait être rapidement suivi d’élections législatives et présidentielles.