Aitzaz Hassan, 15 ans, se jette sur un kamikaze pour l’empêcher de faire sauter son établissement. Il meurt mais sauve un millier d’étudiants.
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12/01/2014
Le geste de l’adolescent Aitzaz Hassan, tué, lundi 6 janvier en empêchant un kamikaze de s’approcher de son école et de la faire sauter dans un attentat suicide, enflamme les réseaux sociaux :
Internautes pakistanais et étrangers, s’échangent leurs réactions, qualifiant l’adolescent de « jeune homme extraordinairement courageux », de « martyr », de « brave fils de la nation », d’ «exemple pour le monde ».
Réaction du père : « Mon fils a fait pleurer sa mère, mais il a évité que des centaines d'autres mères pleurent leurs enfants. Je suis fier de savoir que mon fils s'est sacrifié pour une cause noble », rapporte Le Monde.
Aitzaz Hassan, natif de Khyber Pakhtunkhwa, une province au nord du Pakistan, était connu pour ses propos virulents contre le fanatisme religieux et les actes terroristes qui en découlaient, semant la terreur dans son pays. Il prétendait qu'un jour « il capturerait un kamikaze, mais ses camarades avaient pris l'habitude de rire de lui », raconte Faker Korchane sur Faits Religieux.
Mais le 6 janvier, le jeune homme est passé aux actes, devant son école, à Ibrahimzai, une ville du district de Hangu, au nord-ouest du pays.
Le journaliste raconte:
« …Alors qu'il était avec ses camarades devant son école, Aitzaz Hassan a aperçu un homme portant une veste explosive qui se dirigeait vers l'établissement scolaire. Malgré les supplications de ses amis de na pas intervenir, « Aitzaz leur a dit : "Je vais l'arrêter. Il va à l'école pour tuer mes amis". Il a voulu capturer le kamikaze, il a voulu l'arrêter. Mais le terroriste a déclenché sa bombe, ce qui a causé la mort de mon cousin », raconte Mudassar Hassan Bangish, son cousin, à la BBC… »
Près de 2.000 élèves et professeurs se trouvaient sur place au moment des faits.
Le district d’Hundu se trouve dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, non loin de la frontière avec l’Afghanistan, et souffre d’attentats répétés de la part de talibans. La police locale, trois jours après les faits, a demandé aux autorités de décerner au jeune homme à titre posthume la plus haute distinction civile.
L'ex-ambassadrice pakistanaise à Washington, Sherry Rehman, l'une des personnalités les plus influentes de l'opposition est du même avis. « Aitzaz Hassan est la fierté du Pakistan. Il faut au moins lui donner une médaille », a t-elle réagi sur Twitter, en hommage à « Un autre jeune au courage inébranlable », a-t-elle ajouté en faisant référence à Malala Yousafzai, autre jeune héroïne du pays que les talibans voulaient punir, en 2012, (Aleteia), mais qui a eu la vie sauve et ne cesse aujourd’hui de mener son combat pour le droit de tous à une éducation, filles et garçons. Cette dernière a reçu en octobre dernier le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit (Aleteia).