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Droit à la vie : Appel aux gynécologues pour un renouveau culturel

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Pierre-Olivier Arduin - La Nef - publié le 08/01/14
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A la veille de la Marche pour la vie du 19 janvier, retour sur les recommandations du pape François aux gynécologues catholiques : « Soyez des témoins et des diffuseurs de la culture de vie »

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Appareil législatif, volonté individuelle et potentialités technologiques font aujourd’hui cause commune pour conduire à la suppression systématique de l’enfant à naître lorsque ce dernier n’est pas investi d’un « projet parental ». Le consensus culturel autour de l’interruption volontaire de grossesse est tel dans les pays dits développés que l’on peut parler avec le bienheureux Jean-Paul II de « structure de péché » et de « conspiration contre la vie » (Evangelium vitae, n. 12). L’avortement, dont la première victime est l’enfant in utero, laisse non seulement des marques profondes sur la femme qui l’accomplit et les personnes qui l’entourent mais dénature profondément l’agir soignant en pervertissant la vocation des professionnels de la grossesse.
 
C’est sur ce dernier point qu’a particulièrement insisté le pape François dans un discours peu commenté qu’il a adressé aux gynécologues catholiques du monde entier réunis au Vatican le 20 septembre 2013 (1). (cf. Aleteia)
 
Dès son introduction, le Saint-Père a alerté ses auditeurs sur « le danger pour le médecin de perdre son identité de serviteur de la vie » en raison d’une « mentalité diffuse de l’utile, une culture du rebut qui aujourd’hui rend esclaves les cœurs et les intelligences de beaucoup », d’un « égarement culturel qui porte atteinte à ce qui semblait un domaine inattaquable, la médecine ». La mission du gynécologue (et avec lui de tous les professionnels de santé qui ont cette mission singulière d’aider à la naissance de nouvelles vies humaines) est en effet aujourd’hui corrompue à sa racine au point que la pratique gynécologique semble uniquement focalisée sur les problématiques de dissociation de la sexualité et de la procréation (contraception sous toutes ses formes, insémination artificielle et fécondation in vitro…), de contragestion et d’avortement (pose de stérilet, pilule du lendemain, avortement chimique ou chirurgical) sans oublier l’obsession récurrente d’un eugénisme prénatal en passe d’instaurer un contrôle qualité de l’enfant à naître quasiment infaillible.
 
S’il est essentiel de viser à plus ou moins long terme le vote de dispositions législatives et réglementaires respectueuses de l’enfant à naître – et la Marche nationale pour la vie du 19 janvier demeure une manifestation indispensable à cet égard –, « il ne faudrait pas penser que l’engagement des catholiques puisse se limiter à une simple transformation des structures » (Evangelium vitae, n. 95). Or, qui mieux que les gynécologues eux-mêmes peuvent conduire à un renouveau culturel sur cette question décisive pour l’avenir de notre société. Il me semble que c’est pour cette raison que le pape François a lancé le 20 septembre dernier cet appel percutant en direction des spécialistes de la grossesse dont la mission est d’abord « la défense et la promotion de la vie ». Voici votre mandat, leur a-t-il clamé, « soyez des témoins et des diffuseurs de cette culture de vie […]. C’est un engagement de nouvelle évangélisation qui exige d’aller à contre-courant, en payant de sa personne. Le Seigneur compte sur vous pour diffuser l’Évangile de la Vie ».
 
Pour s’opposer à cette « culture du déchet », le pape a mis en lumière deux perspectives essentielles : cultiver la clarté de la « conscience » et retrouver le charisme originel des services de gynécologie : « Dans ce contexte contradictoire, l’Église fait appel aux consciences et d’une manière particulière à vous gynécologues » tandis que les « départements de gynécologie des hôpitaux doivent être des lieux privilégiés de témoignage et d’évangélisation où l’Église se fait véhicule de la présence du Dieu vivant ». Le risque est majeur, notamment dans notre pays où le gouvernement actuel veut faire de l’avortement un nouveau droit opposable et un acte médical banal, que cette profession soit totalement désertée par les catholiques tant elle tombe sous le coup d’une idéologie qui viole leurs convictions profondes. Pour répondre à la demande du pape François, l’Église en France doit promouvoir plus que jamais le droit fondamental des professionnels de la grossesse à une formation et à une pratique qui soient conformes au respect absolu de la vie humaine à naître et de la dignité de la procréation.
 
Cet appel du pape François rejoint fortement celui de Jean-Paul II en 2001 qui exhortait déjà « universités et hôpitaux catholiques à fournir un réseau qualifié et reconnu au niveau international afin d’aider les étudiants à se spécialiser en obstétrique et gynécologie ». Pour parer à l’urgence, les évêques français pourraient aujourd’hui faciliter les études de ces futurs gynécologues (et sages-femmes) en les envoyant avec lettre de recommandation dans les grandes universités catholiques européennes dont l’une des plus prestigieuses est celle du Sacré-Cœur à Rome. En attendant que l’Église de France envisage un jour de fonder un grand hôpital catholique auquel serait adossée une faculté de médecine capable de former de futurs professionnels de santé selon les programmes académiques de l’Union européenne et dans une fidélité sans faille au Magistère de l’Église. N’est-ce pas en donnant corps à des « communautés » médicales innovantes sur le plan éthique que nous pourrons rendre plus évident et persuasif à nos contemporains l’Évangile de la Vie ?
P.-O. A.
 Article  lu sur Lanef.net :

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