Le président iranien Hassan Rohani a adressé un tweet au Pape pour la naissance du « Christ, prophète d’amour, de miséricorde et d’amitié ». Quelques mots, mais un message fort !
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03/01/2014
C’est par un tweet que le président iranien, Hassan Rohani, a adressé ses vœux de Noël au Pape François sur son compte @ pontifex : « Tous mes vœux à @ Pontifex « pour la naissance du Christ, prophète d'amour, de miséricorde et d'amitié. Dans l’espoir d'une nouvelle année remplie de paix et de prospérité. ».
Le président de la République islamique d'Iran a donc tenu à faire parvenir ses vœux au pape François, pour la naissance du Christ, avec Pâques la plus grande fête de la chrétienté.
Pour les musulmans, Jésus-Christ est un prophète. Dans le Coran, Jésus est cité à plusieurs reprises.
Le président Rohni n'est pas le seul dirigeant iranien à avoir adressé ses vœux à l'occasion de Noël: l’ont également fait Ali Khamenei, le Guide suprême de l'Iran, et aussi Javad Zarif, chef de file du clergé chiite national, ministre des Affaires étrangères (ABCNEWS 25 Décembre), et grand artisan de la détente avec l’Occident.
Le Saint-Siège n'a pas officiellement communiqué sur les tweets de Rohani. Mais on sait qu'il existe, depuis longtemps, des liens de dialogue entre les théologiens du Saint-Siège et les théologiens chiites de l'université de Qom.
En septembre dernier, sur twitter également, le président Rohani avait envoyé ses vœux aux juifs d’Iran et du reste du monde à l’occasion de la Fin de l’Année juive.
Hassan Rohani a remporté le premier tour de l'élection présidentielle iranienne du 14 Juin 2013, avec un peu plus de 50% des voix (environ 18,6 millions), selon les chiffres fournis par le ministre iranien de l'Intérieur Mostafa Mohammad Najjar. Il l’a emporté haut la main sur les cinq autres candidats, presque tous membres du groupe conservateur : il était l’un des deux représentants du front modéré, avec Mohammad Gharazi, ayant des positions moins intransigeantes sur quelques thèmes fondamentaux pour les relations entre l’Iran et les pays occidentaux. La victoire de Rohani, membre du clergé chiite, a surpris par son ampleur.
Dès son élection, le nouveau président iranien s’est engagé dans une politique de dialogue et d'amélioration des relations diplomatiques avec les pays occidentaux (notamment face à la question du potentiel de nucléaire iranien). Il a même échangé des tweets avec le président des États-Unis, Barack Obama.
Selon l’agence Fides, c’est lors d'une rencontre en novembre avec Mgr Leo Boccardi, nouveau nonce apostolique en Iran, que le président Rohani a appelé à une relance du dialogue entre le monde islamique et le monde chrétien et à une alliance entre l’Iran et le Vatican sur les grandes questions qui secouent l’humanité, telles que la lutte contre le radicalisme, l’injustice et la pauvreté.
Rohani a communiqué sur cette rencontre sur son compte Twitter, soulignant que « l'Islam et le Christianisme ont besoin de dialogue aujourd’hui plus que jamais, car à la base des conflits entre les religions il y a surtout l'ignorance et le manque de connaissance réciproque ». Le Vatican et l'Iran ont des « ennemis communs », tels que le terrorisme et l'extrémisme, et des « objectifs similaires », comme de vaincre l'injustice et la pauvreté dans le monde, a fait remarquer le chef d’Etat iranien.
Le président iranien a remercié le pape François des vœux qu’il a adressés au peuple iranien, en souhaitant que "les deux pays puissent collaborer pour arrêter la violence et le radicalisme dans le monde" (Osservatore romano.it 17 décembre).
Le nouveau nonce apostolique, Mgr. Boccardi, en présentant en novembre dernier ses lettres de créance, avait souhaité « un renforcement des relations bilatérales entre le Saint-Siège et la République islamique », exprimant le désir que les deux Etats puissent collaborer afin de résoudre les crises régionales au Moyen-Orient, en particulier en Syrie. A cette occasion, le ministre des affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, avait déclaré dans le même temps que, compte tenu de la forte présence de groupes extrémistes sur le terrain, « la situation des minorités religieuses en Syrie, telles que les chrétiens, sont pour nous motif de préoccupation» (Osservatore Romano.it 17 décembre).
Article traduit par Elisabeth de Lavigne