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La crèche de Noël, point de départ de la mission

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George Weigel - publié le 27/12/13
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Noël doit être vécu et célébré à travers l’expérience de Pâques, qui donne un sens à notre adoration de l'Enfant de Bethléem et nous envoie en mission.

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Insérée entre le glorieux hymne messianique d’Isaïe et l’émouvant récit de l’annonce angélique de la Nativité, la confession de foi de Noël de Paul à Tite  (Tt 2, 11-14) n’a droit  souvent qu’à une brève attention dans la prédication de la Messe de Minuit. Ce qui est fort  regrettable, car ces trois courts versets, qui constituent un condensé du catéchisme des premiers chrétiens, offrent des sujets de méditation pour Noël toujours valables.

Paul commence par expliquer comment l’Eglise primitive comprenait ce qui se passait à Bethléem: la « grâce de Dieu s’est manifestée ». Cette grâce de salut s’est manifestée d’abord sous la forme d’un enfant, « l’Infini a été réduit à la petite enfance » selon la jolie phrase du père Edward Oakes.

La divine épiphanie, cette manifestation de la « grâce de Dieu » dans le monde, culmine de façon spectaculaire à Pâques, avec la révélation de la plénitude de la  puissance salvifique de Dieu. C’est ainsi que, dans sa toute première phrase, la lettre de Paul à Tite relie Noël à Pâques,  ou mieux, « lit » Noël à travers le prisme de la foi pascale, sans laquelle la foi de Noël ne serait guère plus que du sentimentalisme.

Paul poursuit sa brève catéchèse  en rappelant que cette manifestation de la grâce a des conséquences sur la vie concrète : il ne s’agit pas seulement d’une grâce étonnante, mais aussi d’une grâce de Dieu, qui est source de salut;  c’est elle qui nous enseigne « à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, pour vivre  en ce siècle présent, dans la réserve, la justice et la piété ».

Et par “ce siècle présent,” Paul ne veut pas seulement signifier l’époque de César; mais toutes les époques, y compris la nôtre: ce ‘ ici et maintenant’ dans lequel nous sommes, nous-mêmes souvent tentés par une culture tendant à réduire notre humanité à un paquet de désirs. Accepter cette réduction de l’humain, c’est adopter des “chemins sans Dieu”. Vivre “ dans la piété”, c’est vivre “dans la justice” par la puissance de la grâce salvatrice, conformément à la loi morale qui - comme l’a enseigné Jean Paul II au mont Sinaï en l’an 2000-  a été écrite dans la pierre ; mais avant cela, elle a été écrite dans le cœur de l'homme comme la loi morale universelle, valable en tout temps.

La mini-catéchèse paulinienne nous conduit ensuite du passé et du présent à l’avenir : la grâce, source de salut, qui s’est manifestée dans le drame dont le premier acte est Noël et l’apothéose triomphante est Pâques, nous invite à l’espérance ; la « bienheureuse espérance », qui est « l’Apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ Jésus »,  lorsque la libération de l’humanité et en vérité de toute la création sera achevée dans le Royaume, où Dieu sera « tout en tous » (1 Cor 15:28). C’est ainsi qu’en quelques courtes phrases, le bibliste Gianfranco Ravasi souligne que la catéchèse de Paul relie les grands évènements christologiques de l’histoire du salut à l’achèvement final de l’Histoire, tout en nous rappelant qu’il y a encore du travail à faire maintenant: car le Christ «  s'est donné pour nous afin de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien ».

Comme le Pape François  l’a rappelé avec force à l'Église dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium ("La joie de l'Evangile »), le travail auquel nous sommes appelés est évangélique et missionnaire. Tout chrétien baptisé est baptisé dans une vocation missionnaire; L'évangélisation est la mission de tout le peuple de Dieu, sans exclusive. Tout le monde est appelé à offrir aux autres une invitation à partager l'expérience de la grâce de Dieu manifestée parmi nous, qui se trouve dans l'amitié avec le Seigneur Jésus-Christ.
 
La “Mission” n’est pas quelque chose que l’Eglise fait. Le Pape François enseigne que la mission est ce que l’Eglise est. “Les missions” ne sont pas des lieux exotiques illustrés dans les pages du National Geographic; “les missions ” sont tout autour de nous, car partout où nous allons, tous les jours, est territoire de mission.

En réfléchissant à la grâce qui s’est manifestée parmi nous, nous sommes appelés, écrit le Pape, à nous comprendre comme «une communauté de disciples-missionnaires» qui sont « en permanence dans un état de mission » pour évangéliser le monde. La crèche et le reste du tableau de Noël peuvent être le point de départ de la mission, quand Noël est vécu et célébré à travers l'expérience pascale qui transforme le monde. Car l'expérience du Seigneur ressuscité, qui donne un sens à notre adoration de l'enfant de Bethléem, est une expérience qui demande à être partagée, un cadeau qui, pour grandir en nous, doit être offert à d'autres.

Noël en territoire de mission, c’est Noël partout. 

Traduit de l'édition anglaise de Aleteia par Elisabeth de Lavigne.

George Weigel est un écrivain américain, spécialisé dans la théologie et les sciences politiques. Il préside actuellement  la chaire d'études catholiques et de politique publique de Washington. Il est particulièrement connu pour sa biographie de Jean-Paul II : « Jean-Paul II, témoin de l'espérance » (éd. J.C. Lattès). Son dernier livre est intitulé : «Le catholicisme évangélique : la profonde réforme de l’Église au XXIe siècle ».
 

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