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Euthanasie : le prétendu « panel représentatif de citoyens » en question

source : http://publicchristianity.org/library/euthanasia#.UrBbgPYWfxY

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Marine Soreau - publié le 17/12/13
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Les 18 personnes recrutées par l’institut de sondage Ifop pour émettre un avis sur la fin de vie, peuvent-elles vraiment représenter la société française ? La polémique enfle.

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Le panel de citoyens désigné par l’institut de sondage Ifop pour émettre un avis sur la fin de vie et l’euthanasie peut-il vraiment être présenté comme « représentatif » de la population française ?

Lundi 16 décembre 2013, la Conférence de citoyens – 18 personnes – mise sur pied à la demande de François Hollande par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a préconisé « la légalisation du suicide médicalement assisté », avec des « nuances » (cf. Aleteia).

Alliance VITA confirme son étonnement de voir que le principe d’Etats généraux démocratiques s’est résumé à l’avis d’un panel de 18 citoyens, recrutés par un institut de sondage. En démocratie, on ne peut pas s’appuyer sur un aussi petit nombre de personnes qui « ne prétend pas à la représentativité de la population française » comme le constate lui-même l’IFOP qui a réalisé ce panel.

« Quel poids notre société va-t-elle donner à l’opinion de 18 personnes au regard d’avis beaucoup plus étayés rendus par la commission Sicard en décembre 2012 ou par le CCNE en juillet 2013 ? Penser avoir un avis autorisé sur la fin de vie sans avoir l’expérience approfondie de l’accompagnement ou du soin, c’est se placer sous emprise émotionnelle voire idéologique », a réagi le président d’Alliance Vita, le docteur Xavier Mirabel.

De son côté, le directeur de la rédaction de La Vie Jean-Pierre Denis, évoque une décision « viciée et téléphonée ». « Qu’est-ce qu’un pays, qu’est-ce qu’une démocratie qui a 577 députés mais qui confie la vie et la mort de ses citoyens à 18 panélistes choisis on ne sait comment par on ne sait qui pour travailler… on sait comment ? » « La question de la fin de vie méritait autre chose ».

« Suffit-il d’avoir auditionné pendant six jours des personnes (lesquelles ?) pour avoir un avis autorisé, surtout si on a été choisi au hasard ? Non. Comment peut-on avoir, en si peu de temps, une opinion propre, sur un sujet complexe, sans se limiter à redire l’avis de ceux qui furent auditionnés ? Voilà qui est impossible », constate pour sa part le philosophe Damien Le Guay sur le site Atlantico.

Ce dernier rappelle que Jean-Luc Roméro, président de l’Association – pro-euthanasie – pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), Jean Léonetti et Marie de Hennezel ont été auditionnés. « Ceux-là ont dit avoir été auditionnés. Nous ne connaissons pas la liste des autres ». Alliance Vita, pour sa part, a regretté de n’avoir pas été auditionnée.

Jean-Frédéric Poisson, président du Parti Chrétien-Démocrate (PCD) et député des Yvelines, s’inquiète dans un billet publié sur son blog « de l’enthousiasme médiatique en faveur de l’euthanasie ». « J’appelle le gouvernement, les élus, les citoyens à se mobiliser pour refuser une société dans laquelle le droit de tuer aura sa place, dans laquelle l’élimination des personnes en souffrance, des personnes faibles sera la norme, dans laquelle on classera les personnes en deux catégories : celles qui sont dignes de vivre et celles qui ne le sont pas ».

L’an dernier, dans une tribune du Monde, le docteur Vianney Mourman, médecin responsable de l'équipe de soins palliatifs à l'hôpital Lariboisière à Paris, s’interrogeait sur la personne désignée pour donner la mort.

« Si la société autorise l'euthanasie, qui en sera le bras armé ? Le médecin ? Les professionnels de santé ont choisi leur métier dans un espoir de guérir, de protéger la vie, et il leur reviendrait de l'abréger ? Cela me paraît contradictoire. Pourquoi, puisque c'est un désir sociétal, ne pas demander aux membres de cette société d'y participer ? Pourquoi ne pas demander à chacun d'entre nous au nom de qui ce droit serait donné de participer à cet acte d'euthanasie ? Un citoyen tiré au sort, par exemple. Il devrait assumer la réalité et la responsabilité de l'acte qu'il a autorisé et non pas le déléguer à l'autre, le professionnel ».

Bonne question…

« Nous savons, par les témoignages recueillis, que les demandes d’euthanasie disparaissent quand les personnes souffrantes sont mieux accompagnées », explique Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons, Laon et Saint-Quentin. Quand quelqu'un demande la mort c’est un peu l’échec de ceux qui l’entourent. Quand une société n’a plus que la mort à proposer, n’est-ce pas également signe de son échec ? C’est donc bien à une plus grande fraternité que nous sommes appelés ».

A voir aussi, la réaction des Associations Familiales Catholiques qui demandent « de mieux former les soignants et les Français à la loi Léonetti afin qu’elle soit réellement appliquée pour éviter des situations complexes – et douloureuses – qui soulèvent à chaque fois la question de l’euthanasie ». « Ce sujet interpelle personnellement chacun et la question de la fin de vie ne peut être tranchée au seul motif de maintenir une promesse électorale. La portée et la gravité des questions soulevées interrogent chaque citoyen sur la manière d'humaniser ses relations et d'envisager la solidarité ».

 

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