L’abbé Seguin, de Padreblog, rend hommage à son confère et ami enlevé par le groupe islamiste Boko Haram au nord du Cameroun où était sa mission.
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L’enlèvement de notre confrère et ami, l’abbé Georges Vandenbeusch, dans le nord du Cameroun est un choc. Prêtre du diocèse de Nanterre depuis 15 ans, il avait manifesté le désir de partir en Afrique pour aider les plus démunis à connaître et aimer Jésus-Christ. Son départ pour le continent africain nous avait déjà émus. Depuis ce 14 novembre, date de son enlèvement, comme beaucoup, nous sommes bouleversés.
En mission
Le Père Georges avait été nommé curé d’une paroisse au Cameroun, à proximité immédiate de la frontière avec le Nigéria.
Le Père Georges était là bas « en mission ». Bien sûr, on l’avait alerté sur les dangers encourus. Mais comment quitter ceux qui lui avaient été confiés ? Il y a un lien très fort entre un prêtre et sa communauté. Le berger n’abandonne pas ses brebis. On peut comprendre et respecter le choix qu’il avait fait en conscience de rester auprès de ses paroissiens. Parce que, comme prêtre, sa vie était déjà toute donnée au Seigneur et à son Eglise.
Où est-il désormais ? Nous ne le savons pas. Ses conditions de vie doivent être redoutables, lui qui est maintenant la proie de ses ravisseurs.
Comment ne pas le comparer au Christ, arrêté le Jeudi Saint au soir, traité avec mépris, haine et violence ? C’est dans la force de sa foi au Christ que le Père Georges puisera des ressources pour tenir et offrir. Témoin de l’évangile, baptisé, confirmé et ordonné, le Père Georges n’a plus qu’une mission désormais : montrer au monde, à commencer par ses ravisseurs, l’engagement suprême de la charité, en étant capable d’aimer jusqu’à donner sa vie.
Le prêtre c’est la messe
Nous devons déployer toutes nos forces pour le soutenir. La prière, la mémoire, le témoignage, la fidélité et la communion à ses souffrances peuvent être autant de moyens. Ils seront notre quotidien, jusqu’à ce qu’il retrouve la liberté. Nous prions aussi pour ceux et celles qui déploient leurs efforts, non sans prendre des risques, pour le libérer.
Nous pensons à ses paroissiens et à sa famille, mais surtout à lui. « Le prêtre, c’est la messe » disait le grand théologien Charles Journet. La plus grande joie d’un prêtre est de célébrer l’Eucharistie : le Père Georges en est très probablement privé durant sa captivité. Nous voulons nous engager à célébrer non seulement pour lui mais aussi à sa place, les messes que chaque jour il aurait offertes, s’il avait été laissé là où la Providence l’avait envoyé. Nous penserons à lui en montant à l’autel, afin que son ministère soit toujours fécond, son témoignage lumineux, et que dans ce lieu tenu secret où il est retenu, Jésus l‘assiste et soit son plus fidèle gardien.
Confiants en la miséricorde du Seigneur, et quelle que soit l’issue de cet enlèvement, nous voulons rendre grâce pour la beauté du sacerdoce, remercier Dieu de nous avoir donné Georges pour frère ! Demandons la grâce d’être à la hauteur des évènements ! Sans avoir cherché à être un héros, Georges apparaît déjà comme un modèle de pasteur, capable de donner sa vie pour ses brebis. Avec lui et pour lui, les Padre veulent l’assurer – comme des frères – de leur fidélité, de leur amitié et de leur indéfectible soutien dans la prière, en se souvenant de lui à l’autel.