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Halloween : les métamorphoses d’une fête chrétienne

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Solène Tadié - publié le 31/10/13
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Fête païenne, voire satanique, ou fête chrétienne ? Halloween est sujet à bien des équivoques. Une petite mise au point s'impose.

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Une fois encore, la date fatidique de l’une des fêtes les plus controversées est arrivée. Et comme chaque année, la légitimité d’une telle célébration est largement discutée. Si son assimilation à une fête satanique a de quoi horripiler tous les parents chrétiens, combien savent qu’il s’agit en réalité d’une tradition chrétienne vieille de plus de 1300 ans (laquelle, il est vrai, “baptisait” sans doute une tradition païenne remontant à la nuit des temps) ?

Profitons de l’occasion pour soumettre aux lecteurs d’Aleteia un petit rappel historique sur les origines d’Halloween.

Commençons par l’étymologie : Halloween est une contraction de « All Hallows’ Eve », la veille de la fête de la Toussaint, donc. Cette veillée est célébrée depuis le VIII siècle, depuis que le pape Grégoire III a introduit la Toussaint le 1er novembre, pour la faire coïncider avec les fêtes de Samain (fête de la transition vers la saison « sombre », et le passage d’une année à l’autre, c’était en quelque sorte le nouvel an des pays nordiques, jusqu’à l’époque de Charlemagne), et ainsi proposer une alternative chrétienne. 

Or il est fréquent que l’on retrouve des vestiges de certaines coutumes païennes dans des célébrations chrétiennes (le feu de joie, les lanternes, l’arbre de Noël…).

Dans le cas d’Halloween, ces déguisements macabres qui sont à l’origine de crispations parentales, ont autant à voir avec un christianisme populaire qu’avec le paganisme : dans l’imaginaire populaire, la fête de la Toussaint et la commémoration des défunts sont intrinsèquement liées, mais elles le sont également dans la liturgie. En effet, les chrétiens ont longtemps pensé qu’à certaines dates du calendrier (Noël inclus), le voile séparant la terre du purgatoire s’amincissait, si bien que l’on pouvait même entrevoir des fantômes et des démons.

C’est de la part des protestants anglais que se manifestera la première hostilité envers Halloween, en 1647. En décidant d’abolir la fête catholique de la Toussaint ainsi que les traditions autour de Noël, ils poussèrent de nombreux Irlandais à se réfugier en Amérique deux siècles plus tard, pour y retrouver leur liberté religieuse, emportant avec eux leurs traditions. 

L’opposition à la fête d’Halloween se poursuivra aux États-Unis entre la fin du XIX et le début du XX siècle, elle-même causée par un sentiment anti-irlandais et anti-catholique.

C’est surtout la commercialisation à outrance et l’essor des films d’horreur dans les années 70 et 80 qui eurent raison de la réputation de cette veillée de la Toussaint.

La propagande anti-Halloween fut telle que même les catholiques américains finirent par y adhérer, générant ainsi deux réactions. La première, une soirée de remerciement pour les récoltes, qui rejoint bien plus le monde païen que chrétien. Et la seconde, une fête où les enfants sont déguisés en petits chérubins, ou en saints célèbres : une excellente manière de christianiser une fête…qui était déjà chrétienne…

Néanmoins, toute cette confusion aura permis à l’Église de s’apercevoir qu’Halloween séduisait une large population non chrétienne, les conduisant à s’interroger sur le sens de la mort. C’est ainsi que le diocèse de Paris a instauré en 2002, une célébration rebaptisée « Holy wins » (un jeu de mots qui doit être entendu comme « ce qui est saint est victorieux »), qui a le mérite de fédérer des centaines de personnes chaque année, et de remettre le Christ au centre des célébrations.

Si l’inquiétude des parents à l’idée de laisser leurs têtes blondes « fricoter » avec la terreur est compréhensible (surtout dans nos sociétés actuelles), il convient de s’interroger sur la dimension structurante que peut revêtir la peur.

La peur est une composante essentielle pour le bon développement de la personnalité de l’enfant, et à cet égard, la fête d’Halloween offre un cadre tout à fait approprié pour cette confrontation. Cette célébration, à plus forte raison si elle est dûment évangélisée, permet d’enseigner à l’enfant à ne pas craindre la mort.

Nous sommes du reste tentés de croire que, dans nos sociétés où la mort est devenue un sujet tabou, les adultes sont sans doute plus effrayés que leurs enfants…L’appréhension n’était certes pas la même au cours des siècles passés, lorsque la mort faisait partie intégrante du quotidien.

Or, nous devons préserver cette occasion où vivants et morts sont rassemblés, en un temps où les morts nous rappellent que ce que nous sommes aujourd’hui, ils l’ont été, et que ce qu’ils sont aujourd’hui, nous le serons un jour.

Rappelez vos enfants aux racines chrétiennes de la fête, celles qui nous ont enseigné que la mort n’est pas définitive, puisqu’elle a d’ores et déjà été vaincue par la Résurrection du Christ.

[SOURCE: aboutcatholicism.com]

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