Un projet de loi propose d’étendre l’euthanasie légale dans le pays aux mineurs et aux personnes démentes. Les Sentinelles veillent devant le Sénat à Bruxelles.
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Alors que la Belgique discute de la possibilité d'étendre l'euthanasie aux mineurs et aux personnes démentes, les sentinelles de Belgique veillent devant le Sénat à Bruxelles, où la discussion sur le projet de loi est en cours. Qu'il pleuve ou qu'il vente, elles sont fidèles au poste depuis de début des discussions, le 9 octobre dernier.
En Belgique, l'euthanasie est légalisée depuis 2002. « A partir du moment où l'euthanasie est légalisée, des pressions de plus en plus fortes s'exercent en faveur de son élargissement à un nombre toujours croissant de personnes, comme aujourd'hui aux personnes démentes et aux enfants », déplore le site Euthanasiestop.be, citant un article paru dans le journal Le Soir.
« Rien d'étonnant à cela. Une fois la transgression d'un interdit fondateur de civilisation coulée dans la loi, il est logique de repousser sans cesse les limites d'un pouvoir de tuer au nom de l'autonomie de la personne et du refus absolu de la souffrance ».
Entre euthanasie et eugénisme, la limite est ténue… comme le montre cet article publié sur Slate, qui rappelle l'euthanasie de milliers d'enfants malades dans les hôpitaux du IIIe Reich. «Le troisième Reich comptait 30 départements spécialisés pour les enfants, comme on les appelait, dans lesquels les nazis orchestraient l'euthanasie des mineurs. […] Les hommes et les femmes en blouses blanches administraient des médicaments en surdose tels que le Luminal ou la morphine, et les enfants mouraient.»
En adoptant ce projet de loi, la Belgique pourrait devenir le 2e pays au monde après les Pays-Bas à adopter l'euthanasie pour les moins de 18 ans.
Selon un rapport d'Alliance Vita, le nombre d’euthanasies officiellement recensées en Belgique H quasiment tous les quatre ans : il est passé de 349 en 2004 à 704 en 2008, et à 1432 en 2012. Entre la première année complète d’application (235 cas en 2003) à 2012, le total a été multiplié par six. Selon une étude portant sur 1917 cas, la majorité des personnes euthanasiées sont plutôt jeunes (seulement 18% de personnes âgées de plus de 80 ans), atteints de cancer en phase terminale (93,4%) et ne supportant plus la douleur physique, selon les déclarations qu’elles ont faites à leur médecin. Les hommes sont un peu plus nombreux que les femmes.
En France, alors que François Hollande a placé l'euthanasie dans la proposition 21 de son programme de campagne, la légalisation de l'euthanasie est-elle inéluctable ?
« Les promoteurs de l'euthanasie accentuent la pression », dénoncent les responsables de l'appel « Solidaires en fin de vie », alors que l'association pro-euthanasie ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) s'apprête – comme une provocation – à fêter la 6e Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité le 2 novembre, jour consacré par l'Eglise catholique aux défunts.
« Nous refusons une société qui affirme que certains de ses membres auraient « perdu leur dignité » au point que leur mort soit préférable à leur vie. Nous voulons une société permettant aux personnes de traverser des situations de vulnérabilité sans qu’on les dise inutiles ou coûteuses, sans que soit remise en cause la valeur de leur vie. Nous voulons une société où aucune personne âgée fragile et sans défense ne risque d’être euthanasiée en marge du service d’urgence d’un hôpital », affirment les promoteurs de Solidaires en fin de vie.
Pour les soutenir, pour préserver la vie et la dignité des personnes fragiles contre la tentation de l’euthanasie, signez l'appel « Solidaires en fin de vie ».