Cette missionnaire italienne âgée de 78 ans, rêvait d’un autre avenir pour les jeunes du Delta du Niger. Elle a été battue et assassinée d’un coup de machette.
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L’archevêque d’Ibadan, Mgr Felix Job lui avait confié une tâche digne de Mère Teresa: « garantir le droit à l’éducation » aux habitants du Delta du Niger, une des régions les plus pauvres du Nigeria. Mais un coup de machette a mis un terme à sa mission, tuant Afra Martinelli, 78 ans, après 30 ans de bons et loyaux services auprès de l’Eglise et des communautés du Nigeria.
La missionnaire italienne, que tout le monde appelait « Mamma Afra », rapporte l’agence Misna est décédée au bout de 12 jours d’agonie, après avoir été frappée violemment à la tête par un groupe d’hommes armés ayant fait irruption chez elle, à Oguashi-Ukw, dans la nuit du 26 septembre dernier.
Sa maison se trouvait juste à côté du Centre Regina Mundi qu’elle dirigeait avec plus d'une quinzaine de collaborateurs et qui était devenu, au fil des ans, une référence essentielle pour les jeunes de la ville et des villages voisins. « Ils l’ont battue, lui ont pris les clés du Centre et ensuite, ils ont emporté tous les ordinateurs et l’argent qu’ils ont trouvés », raconte le frère de la victime à l’agence Misna.
Il y a quelques temps, la missionnaire avait déjà essuyé une tentative de vol, mais « elle n’avait pas peur – dit encore Enrico Martinelli –juste une grande envie de partager. Avec les chrétiens, qui sont majoritaires dans le delta du Niger, avec les animistes et les fidèles d’autres religions traditionnelles, dont elle me parlait souvent au téléphone ».
Dans les missions au Nigeria, comme dans tant d’autres missions ailleurs dans le monde, ce genre de crime est fréquent, commente de son côté Giacomo Galeazzi pour Vatican Insider.
En effet, explique-t-il, si dans les régions du nord-est, les violences sont imputées surtout au groupe fondamentaliste islamique Boko Haram, opposé à l’éducation de type occidental et qui veut imposer la Sharia (la loi islamique), dans les zones centrales du pays, soit les régions qui divisent le nord à majorité musulmane du sud chrétien, ce sont plutôt des épisodes de micro criminalité ou des conflits interethniques dus à des litiges liés au contrôle de la terre et du bétail, tandis que le sud du pays souffre d’attaques lancées par des groupes armés contre les multinationales du pétrole.
« Mamma Afra, conclut-il, entre désormais dans la liste des martyrs désarmés d’une Eglise qui, au travers d’associations et institutions bénéfiques, propose « une civilisation de l’amour » comme alternative à « l’instrumentalisation du faux dieu de la violence », à la « mondialisation de l’indifférence ».
I.C