C’est l’annonce de l’Evangile qui distingue l’Eglise d’une ONG, rappelle Mgr Fisichella en citant le pape François : aux chrétiens de raviver le don de la foi.
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Plus d’une centaine de délégations venus de plus de 50 pays dans le monde et 1.600 participants, y compris des évêques, des prêtres, des religieux et autant de laïcs : ce sont les chiffres du Congrès international de la catéchèse, qui a eu lieu du 26 au 28 septembre 2013 dans la Salle Paul VI, au Vatican, sur le thème « Le catéchiste témoin de la foi ».
Aleteia a évoqué ces journées avec Mgr. Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation et promoteur de l’événement, qui a profité de l’occasion pour remercier notre site pour le travail qu’il accomplit.
Q . Dans votre introduction aux travaux du Congrès, vous avez dit que l’évangélisation n’est pas, pour l’Eglise, une tâche parmi d’autres. Qu’entendez-vous par là?
Mgr Fisichella: L’évangélisation est la mission propre de l’Eglise, elle est la nature même de l’Eglise. S’il n’en était pas ainsi, nous ne serions, comme le dit souvent le Pape François, qu’une simple ONG plus ou moins organisée, capable d’accomplir, comme d’autres, de nombreuses œuvres de solidarité, mais elle ne serait pas l’Eglise de Jésus-Christ. Jésus a voulu son Eglise afin qu’à tous les hommes, à chaque homme, chaque femme dans le monde, sans limites, sans relâche, sans savoir ce qu’est la fin de la journée, nous puissions porter son Evangile. Voici pourquoi, de toute façon, l’évangélisation n’est pas simplement une de nos initiatives parmi mille autres, elle est la mission et la nature même de l’Eglise. Je pense pouvoir dire, dans une formule d’une radicalité extrême, mais aussi avec honnêteté : s’il n’y a pas d’évangélisation, il n’y a pas l’Eglise.
Q. Quel rapport entre la nouvelle évangélisation et la catéchèse?
C’est un sujet qu’il nous faut étudier, même si nous disposons déjà d’un certain nombre d’éléments. La nouvelle évangélisation porte en soi l’exigence de faire comprendre d’abord aux chrétiens le rôle qui est le leur en ce moment historique et, donc, ils doivent raviver leur foi : nous devons nous montrer capables de prendre à nouveau la parole et d’annoncer Jésus-Christ, également par le témoignage de notre vie, à tous ceux qui, bien que vivant dans les pays d’anciennes traditions chrétiennes, sont en proie à l’indifférence, ne connaissent plus les contenus fondamentaux de la foi, et où il semble que Jésus n’ait plus d’influence, et que n’existent même plus la foi et l’exigence de croire. La catéchèse a besoin de s’intégrer dans le contexte et dans le processus qui se présentent à l’Eglise pour les prochaines décennies.
Q. Qu’ont en commun les différentes expressions de l’Eglise, les unes, peut-être un peu lasses, de ces pays d’ancienne tradition chrétienne, les autres qui sont minoritaires dans d’autres contextes culturels ?
Tout d’abord, nous avons en commun le fait que nous sommes tous chrétiens, baptisés, désireux de communiquer la joie de notre foi, même si nous la vivons dans des contextes culturels différents. Les difficultés d’un pays peuvent être soulagées par tel autre pays, tel pays peut puiser dans la richesse d’un autre. Telle est, je crois, la forme importante que nous devons adopter : dans la catéchèse, nous possédons un trésor d’expériences.
Il y a une catéchèse qui ne se limite pas uniquement au moment de la réception des sacrements de l’eucharistie et de la confirmation, mais présente de nombreux autres témoignages de parcours différents dans le monde. Je pense, par exemple, au Chili et à la possibilité d’avoir une très forte pénétration concernant la catéchèse familiale. Dans d’autres pays, ce sera l’expérience du catéchuménat,
qui s’adresse principalement aux adultes, pour leur porter l’annonce de la foi ; nous avons aussi des possibilités de catéchèse dites "permanentes". Grâce à cet éventail d’expériences, je crois que la richesse des uns et le désir des autres peuvent conduire à trouver une possibilité d’engagement qui est loin d’être secondaire.
Q. L’année de la foi est inspirée par le vingtième anniversaire de la publication du Catéchisme de l’Eglise catholique: quel bilan pouvez-vous tirer de cette période?
Le catéchisme représente désormais un fait permanent dans l’Eglise: il est traduit en plus de 57 langues, la dernière étant l’urdu (ou l’ourdou), qui est en cours de traduction. Dans quelques jours, nous aurons la chance d’avoir, d’abord en Italie, sur le smartphone, sur la tablette, une application avec le Catéchisme de l’Église catholique et son Compendium. Il s’agit d’une étape importante pour nous, car elle nous permet une fois de plus de mettre à profit de nouveaux outils et de nouvelles langues pour atteindre un large public.
Q. Une question qui concerne de près Aleteia: les nouveaux médias aident-ils à l’évangélisation?
Aleteia a été fondée pour aider la nouvelle évangélisation. Donc, en plus de notre gratitude, nous espérons aussi qu’elle pourra continuer à se développer jusqu’à devenir un catalyseur également pour tous ceux qui partagent le même objectif. Et que nous pourrons donc continuer à travailler ensemble, afin qu’à travers les nouveaux médias et la nouvelle culture mis à notre disposition, la Parole de Dieu, comme disait saint Paul, puisse encore prendre sa course et ne jamais s’arrêter tant qu’elle n’a pas rencontré chaque homme, chaque femme désireux de connaître Jésus-Christ.
Traduit par Elisabeth de Lavigne