« Un seul mot me vient à l’esprit : le mot honte ! Il n’y a pas d’autres mots pour définir cette nouvelle tragédie ! » s’est écrié le pape en apprenant la mort de centaines de migrants.
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Le pape François réagissait, ce 3 octobre, à l’annonce d’un nouveau naufrage au large de l’île de Lampedusa, en Sicile (Italie), qui aurait fait plusieurs centaines de victimes – dont des enfants – parmi les 500 migrants venus d’Afrique qui se trouvaient à bord.
Le Saint-Père a exprimé sa douleur et sa profonde indignation devant les participants à la commémoration du cinquantième anniversaire de la lettre encyclique « Pacem in Terris » de Jean XXIII, organisée au Vatican du 1er au 3 octobre.
« Prions, a-t-il dit, pour ces hommes, ces femmes et ces enfants qui sont morts et pour les familles des réfugiés. Unissons nos efforts pour qu’une telle tragédie ne se répète plus » car « seule une collaboration déterminée peut permettre d’éviter de telles tragédies ». Le souverain pontife associe celles-ci à « l’inhumaine crise économique » qui frappe la planète, elle-même « symptôme d’un grave manque de respect pour l’homme », que « seule une collaboration déterminée peut permettre d’éviter ».
Quelques heures plus tard, le pape tweettait en italien : « Prions Dieu pour les victimes du tragique naufrage au large de Lampedusa ».
Sur place, les recherches sont encore en cours pour retrouver des rescapés du naufrage. Un incendie à bord du bateau, parti de Libye, serait à l’origine de la catastrophe, provoqué par les feux de détresse lancés par les occupants pour signaler leur présence à des navires marchands. Le navire, en raison de la présence de fioul, a pris feu et a coulé.
Selon divers responsables de l’assistance sanitaire ou gardes côtes sur l’île, la grande majorité des migrants seraient originaires de Somalie.
Trois jours auparavant, un autre drame au large de Raguse, au sud-est de l’ile, a coûté la vie à 13 immigrés – pour la plupart Érythréens – qui se sont noyés en tentant de rejoindre la côte, après avoir sauté ou avoir été jetés par des passeurs d’une embarcation transportant environ 200 migrants et réfugiés.
Depuis le début de l'année, plus de 22.000 migrants ont été débarqués sur les côtes du sud du pays, soit près de trois fois plus que sur l'ensemble de 2012.
Le pape François, lui-même fils d’immigré, s’était rendu le 8 juillet sur l’île de Lampedusa, la plus proche des côtes d’Afrique, pour dénoncer la « mondialisation de l’indifférence » face au drame de l’immigration clandestine.
Pour sa part, rapporte Radio Vatican, le Centre Astalli à Rome, dirigé par les jésuites italiens, qui vient en aide aux réfugiés, a réclamé des mesures extraordinaires, priant les institutions et les dirigeants des Etats européens à demander à la Commission européenne de mettre en place immédiatement des couloirs humanitaires visant à garantir une protection internationale aux victimes des guerres et des conflits.
« Il est inacceptable et honteux – affirme le père Giovanni La Manna, président du Centre – qu’en 2013 de vieux bateaux délabrés puissent encore voyager en Méditerranée avec 500 personnes à bord dans l’indifférence générale. Les condoléances formelles ne suffisent pas. Il faut accueillir les vivants, faute de quoi nous sommes tout aussi coupables que les passeurs ».