Les missionnaires, en première ligne dans la lutte contre les violences sectaires , s’efforcent d’éviter l’embrasement.
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« Le gouvernement devrait affronter sérieusement la violence religieuse et sectaire croissante qui a atteint des niveaux alarmants », déclare l’archevêque de Karachi dans un communiqué parvenu à l’agence Fides, trois jours après l’attentat-suicide qui a fait plus de 80 morts et 150 blessés, parmi les fidèles de l’église anglicane All Saints Church à Peshawar.
A Karachi, après les protestations diffuses des chrétiens et des désordres qui ont éclaté devant une mosquée, tuant un musulman, Mgr Joseph Coutts et l’évêque anglican Sadiq Daniel, ont invité les fidèles à « ne pas céder à la tentation de réactions violentes ».
Ces nouvelles attaques sanglantes contre la communauté chrétienne ont en effet relancé dans le pays le débat public sur la condition des minorités au Pakistan. D’après les témoignages de missionnaires sur place, recueillis par l’agence Fides, il existerait « un jeu politique qui tend à manipuler les attaques subies par les chrétiens ».
Bien que le groupe terroriste Tahrik-e-Taliban Pakistan (TTP), ait revendiqué l’action, et que l’ensemble des plus importants responsables politiques ait condamné ces actes de violence, certains encourageraient les extrémistes, en affirmant aux foules que le Pakistan est « une terre pour les seuls musulmans ». Quant au premier Ministre, Nawaz Sharif, il est critiqué pour avoir proposé « des négociations avec les talibans ».
« Comment peut-on dialoguer avec les groupes qui veulent déstabiliser la nation en ayant recours au terrorisme ? Par ailleurs, vu la très grande fragmentation de la galaxie talibane, avec qui faut-il dialoguer ? », s’interroge le Père Robert Mc Culloch, SSCME, au Pakistan depuis plus de 30 ans.
Dans un entretien à Fides, le missionnaire rappelle que « la lutte contre le terrorisme concerne l’ensemble du pays », et qu’aujourd’hui les chrétiens sont appelés à « répondre avec maturité et non pas en suivant leurs émotions qui peuvent porter, comme cela a été le cas à Karachi, à des affrontements entre musulmans et chrétiens ».
Le Père Gulshan Barkat, OMI, pakistanais résidant à Multan (au Pendjab) indique pour sa part que dans différentes villes, les missionnaires « ont été envoyés en tant que responsables religieux afin de participer à des rencontres d’urgence et de programmation organisées par les forces de l’ordre et les autorités civiles ».
I.C