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Réformes de société : un Comité d’éthique plus du tout gênant

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Sophie le Pivain - publié le 23/09/13
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En renouvelant le Comité consultatif national d’éthique, le gouvernement en fait une institution complaisante envers les bouleversements sociétaux et éthiques, d’où les « religieux » sont bannis !

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Cela n’a échappé à aucun commentateur : la nouvelle vague de nominations au Comité consultatif national d'éthique (CCNE), rendue publique le 22 septembre, en fait une institution très marquée à gauche, majoritairement favorable aux changements de société les plus « avant-gardistes », et écarte d’un revers de main les institutions religieuses.
 
Un changement qui est loin d’être anodin, alors que « l'institution doit se prononcer dans les mois qui viennent sur des sujets aussi polémiques que la fin de vie, le don du sang par les homosexuels ou l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes » (Le Monde). D’autant plus que dans ce contexte, et face à la mobilisation massive qui a accompagné les récents changements sociétaux comme la Loi Taubira, le président de la République et le gouvernement ont souvent fait appel au CCNE, toujours selon Le Monde : « Le CCNE se voit en effet offrir une visibilité inédite depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir. A chaque débat de société épineux, il est sollicité. Au point que l'exécutif semble parfois se défausser sur lui. »
 
Signe de la volonté du gouvernement de renouveler profondément le Comité, vingt-deux nouveaux membres ont été nommés, alors que seuls sept renouvellements de poste étaient obligatoires. Parmi les personnalités les plus remarquées, trois membres ou proches du Parti Socialiste (photo), aux positions radicales en matière de questions de société, reviennent le plus souvent : l’avocat Jean-Pierre Mignard, proche de François Hollande, le contrôleur général des lieux de privation de liberté Jean-Marie Delarue, et la sénatrice PS Michelle Meunier, connue notamment pour avoir fait des propositions en faveur des droits des transsexuels.
 
Autre changement majeur, et revendiqué par l’Elysée, de simples laïques ont été choisis pour représenter, comme il est prévu au sein du Comité, les « principales familles philosophiques et spirituelles » : « On veut faire payer aux représentants religieux leurs positions plutôt hostiles au mariage pour tous. En les écartant de la réflexion sur des questions de société, le gouvernement impose une vision de la laïcité fermée au risque d'appauvrir le débat», dénonce le pasteur Louis Schweitzer, par ailleurs professeur d'éthique et de spiritualité à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine. (Le Figaro).
 
La Manif pour Tous a dénoncé de son côté « la nouvelle manipulation d’une équipe présidentielle et gouvernementale qui profite du pouvoir pour imposer ses projets de société aux Français » et s’est dite « toute prête, dès que cela s’avérera nécessaire, à réorganiser une mobilisation et des manifestations massives contre le projet d’ouverture de la PMA aux couples de femmes. Et ceci, quel que soit l’avis du CCNE ! » (La Manif Pour Tous).
 
Quant à Patrice de Plunkett, il se montre peu étonné sur son blog de l’« éviction des religieux [1], entrée de copains du chef de l'exécutif  comme l'avocat d'affaires Mignard ou la sénatrice pro-LGBT Meunier » ou du fait que « des cercles techniques consultatifs soient présentés aujourd'hui comme des lieux de décision ». Les « réformes sociétales sont, aux yeux du blogueur, « le moyen pour la gauche de s'afficher "progressiste", alors qu'elle s'est alignée sur le néolibéral dans les domaines économique et politique ». Et d’observer que « si Hollande comptait sur ses réformes sociétales (inspirées par le LGBT ou l'ADMD) pour soutenir sa popularité, il était mal renseigné sur les vrais soucis des Français : le voilà aujourd'hui à 75 % d'avis défavorables. »

 

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