« Ils sont des modérateurs et peuvent être d’un grand secours dans les conflits », déclare l’évêque auxiliaire de Jérusalem Mgr Shomali
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Israéliens et Palestiniens ont repris fin juillet les négociations de paix directes après presque trois années de gel. Face à cette reprise l’évêque auxiliaire de Jérusalem William Shomali est tiraillé entre espoir et scepticisme :
« Mon cœur est plein d’espoir et de foi. Il me dit que les négociations seront couronnées de succès. Mais mon esprit sceptique me souffle le contraire. Car je pense aux cycles de négociations de Madrid, Oslo, Camp David, Wye Plantation, Charm el-Cheikh, Amman et bien d’autres encore, et à la manière dont ils ont échoué », confie-t-il dans un entretien à l’œuvre internationale Aide à l’Eglise en Détresse (AED).
Alors que la presse internationale s’inquiète de savoir si une réunion de négociation prévue lundi dernier à Jéricho (Cisjordanie) a bien eu lieu malgré beaucoup d’informations ambigües faisant état de son annulation après de nouveaux heurts entre Palestiniens et soldats israéliens dans un camp palestiniens près de Jérusalem (Le Point), Mgr Shomali souhaite « continuer de prier et inviter d’autres à le faire »,
Dans cet entretien à l’AED, réalisé vendredi dernier, l’évêque auxiliaire a formé le vœu, au cas où les pourparlers échoueraient, qu’il n’y ait pas de troisième intifada palestinienne : « L’expérience des deux dernières a été très négative. C’est à un niveau politique que la lutte devrait se dérouler », estime-t-il.
Mgr Shomali a expliqué que les chrétiens d’Israël et de Palestine jouent un rôle modérateur dans le conflit. « Ils prient et croient que la paix est possible. Ils calment le jeu dans leurs pays respectifs. Un certain nombre de chrétiens palestiniens sont impliqués – les uns directement, les autres indirectement – dans les négociations. Leur rôle modérateur peut être d’un grand secours. »L’évêque auxiliaire a formé le vœu, au cas où les pourparlers échoueraient, qu’il n’y ait pas de troisième intifada palestinienne.
Interrogé sur le statut que l’Église aimerait voir attribuer à Jérusalem-Est, lors d’un règlement final dudit statut, Mgr Shomali a répondu : « Jérusalem devrait être la ville de deux peuples et de trois religions, qui auraient des droits et une dignité identiques. »
Pour lui, Jérusalem devrait rester une ville ouverte, avec un statut particulier et des garanties internationales. Il a également fait remarquer que « pour régler les détails de la mise en œuvre d’une telle vision » il fallait des négociateurs « inventifs » et « ouverts à de nouvelles solutions ».
Enfin concernant la position du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui affirme qu’en réalité le conflit ne porte pas sur les colonies de Cisjordanie mais sur le refus des Palestiniens de reconnaître Israël comme État juif, Mgr Shomali s’est exprimé ainsi : « Je pense que les Palestiniens devraient reconnaître Israël en tant qu’État disposant de tous les droits d’un État et de frontières sûres. C’est aux Israéliens et non pas aux Palestiniens qu’il revient de décider quel caractère leur État doit avoir. Et c’est également aux Israéliens qu’il incombe de décider qui est ‘juif’ et qui ne l’est pas. À l’inverse, il faut demander à Israël de reconnaître un nouvel État arabe, sans vouloir décider si ce pays arabe devra être séculier ou musulman. »
Pour terminer, Mgr Shomali a souligné qu’aujourd’hui, le conflit israélo-palestinien n’est plus le seul à menacer la stabilité du Proche-Orient, déclarant : « Depuis le ‘printemps arabe’, la donne a changé. Mais ce conflit reste un conflit majeur. »
I.C