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Egypte : un rejet massif de la terreur islamique

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Philippe Oswald - publié le 20/08/13
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L’Occident, les yeux rivés sur les critères démocratiques, peine à comprendre l’insurrection d’une large majorité d’Égyptiens contre les Frères musulmans.

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Les Frères musulmans et les pro-Morsi  ont ouvert les frontières de l’Egypte aux islamistes de tous pays, souligne le BlogCopte :
 
«  Lorsque la nébuleuse terroriste, Al Qaïda, a mis les pieds sur le sol égyptien le 30 juin 2012 (date de l’élection qui porta Mohamed Morsi au pouvoir) ce fut une porte ouverte pour les terroristes et autres extrémistes seuls ou en groupes de rejoindre également le réseau et pouvoir participer aux attaques contre l’armée et les coptes. (S’agissant de ceux-ci, un premier bilan dressé par le BlogCopte faisait état de 61 églises et 237 institutions coptes attaquées, 6 coptes tués et 7 kidnappés.)

C’est ainsi que la journée du jeudi 16 août 2013 fut chargée en heurts entre pro-Morsi et forces de l’ordre égyptiennes. Les forces de l’ordre, qui comprennent militaires et policiers, se sont très vite retrouvées dépassées par les évènements, déclarant qu’un trop grand nombre de pro-Morsi avait fait surface sans plus d’explications. Ce n’est que lorsque la mosquée Al-Fath, dans le centre du Caire, a été pénétrée par les forces de l’ordre pour arrêter les terroristes alors retranchés à l’intérieur, qu’ils se sont aperçus que parmi les « casseurs » et agresseurs contre les coptes, étaient présents des non-égyptiens.

Des membres de groupuscules terroristes pakistanais ou encore afghans avaient fait jour, au plus grand étonnement des policiers contraints de faire appel à des interprètes (…)Raison pour laquelle les coptes ont également été pris pour cible dans toute l’Égypte, les pro-Morsi et Frères Musulmans ayant sollicité l’aide de ces dits extrémistes pour pouvoir davantage s’organiser et opérer dans l’ensemble du pays. »
 
 Tel est aussi le diagnostic dressé par le prêtre jésuite et écrivain égyptien, Henri Boulad sur le blog Enquête et débat :

« …L’Occident tout entier est outré, offusqué, scandalisé parce que l’armée égyptienne a osé déloger les Frères musulmans des deux bastions de Rabia et de Nahda, où ils s’étaient barricadés depuis plusieurs semaines (…).

Mais, passons aux faits :
– La mosquée de Rabaa, où s’étaient enfermés les Frères, était une véritable poudrière, où l’on a découvert un arsenal de guerre inouï. Aucune dénonciation de l’Occident.
– Depuis des semaines, les milices des Frères, armées jusqu’aux dents, sèment la terreur dans l’ensemble de la population d’Égypte : meurtres, enlèvements, kidnappings, demande de rançons, rapt et viol de filles mariées de force à des musulmans. Aucune réaction de l’Occident.
– Plus d’une vingtaine de postes de police pillés et brûlés ; près d’une cinquantaine de policiers et d’officiers massacrés et torturés de la manière la plus sauvage. Silence de l’Occident.
– Mausolées soufis détruits et familles chiites massacrées ne soulèvent aucune émotion internationale.
– Une cinquantaine d’églises, d’écoles et d’institutions chrétiennes brûlées dans la seule journée du 14 août. Aucune protestation de la part de l’Occident.
– Prêtres et chrétiens attaqués et tués – dont des enfants en bas âge – pour la seule raison qu’ils sont chrétiens. Aucune dénonciation occidentale qui serait taxée d’ « islamophobie », qui est aujourd’hui le crime des crimes.
– Près de 1500 personnes massacrées par les milices de Morsi au cours de son année de règne. Silence des médias
– Accords secrets de Morsi pour vendre l’Égypte à ses voisins, morceau par morceau : 40% du Sinaï au Hamas et aux Palestiniens, la Nubie à Omar el-Béchir, et la portion ouest du territoire à la Libye… Tout cela est pain béni pour l’Occident, puisque c’est son œuvre…

(…) Ce n’est un secret pour personne que les élections présidentielles furent une vaste mascarade et que le scrutin fut entaché d’énormes fraudes. Malgré tout, les média persistent à affirmer que Morsi a été le premier président de l’histoire d’Égypte élu « démocratiquement » et qu’il a pour lui la « légitimité ».

Le peuple égyptien, qui a bon dos, a quand même accepté de jouer le jeu, en se disant : voyons-les à l’œuvre. Le résultat fut tellement catastrophique – insécurité, chômage, inflation, pénuries de pain et d’essence, économie en chute libre, tourisme agonisant… – que l’ensemble de la population, au bout d’un an, demande à Morsi de dégager.

 En moins de deux mois, le mouvement « Tamarrod » rassemble plus de 22 millions de signatures réclamant son départ. En vain ! Face à son obstination, plusieurs dizaines de millions d’Égyptiens – dont une majorité de gens du petit peuple qui étaient ses anciens partisans – déferlent dans les rues des grandes villes pour exiger son départ. Encore en vain !

 L’armée – jusqu’alors neutre – se décide à intervenir pour soutenir le peuple et écarter l’indésirable, qu’elle garde en résidence surveillée. Au cours de longues heures d’interrogatoire, elle obtient de lui des révélations d’une gravité exceptionnelle, qui compromettent aussi bien les Frères musulmans qu’un certain nombre de pays étrangers. (….)»
 
Laissons Marc Fromager, directeur de Aide à l’Eglise en Détresse (AED) tirer les leçons de la « bataille d’Egypte » :

« Encore une fois, la couverture médiatique des événements au Moyen-Orient semble totalement décalée par rapport à la réalité du terrain. Comme le précise le Patriarche des Coptes catholiques  (Ibrahim Isaac, Patriarche d’Alexandrie des Coptes Catholiques Président de l’Assemblée de la Hiérarchie Catholique d’Egypte ) il ne s’agit pas en Égypte d’une «lutte politique entre factions rivales mais d’une lutte de tous les Égyptiens contre le terrorisme».
 
Sont toujours opposés en Occident l’armée égyptienne et les Frères musulmans, mais aucune mention n’est faite du peuple égyptien. Or, ce dernier est massivement derrière l’armée et contre la mainmise des Frères musulmans sur le pays. (…)

Il serait bon de rappeler que près de la moitié de la population égyptienne est descendue dans la rue à deux reprises, d’abord pour chasser Morsi et ensuite, le 26 juillet, pour donner les pleins pouvoirs à l’armée pour débarrasser le pays de ce « cancer ».

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’il ne s’agit pas ici de l’expression pacifique de nuances sur la compréhension de la démocratie mais d’une véritable lutte à mort que les Frères musulmans ont engagé avec le pays et qu’ils ne reculeront pas. (…)

Cette bataille d’Egypte dépasse enfin largement le cadre national et aura des répercussions sur toute la région et même au-delà. En attendant, c’est toute la population égyptienne qui est prise en otage. Écoutons-la, ce sera sans doute la meilleure manière de l’aider. »

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