C’est le mystère pascal que nous célébrons dans le martyre de la philosophe et carmélite Édith Stein (1891-1942)
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Honorer les membres du corps du Christ que sont les saints et les saintes, c’est rendre gloire à la Tête de l'Église, le Crucifié ressuscité. C’est donc le mystère pascal que nous célébrons dans le martyre de la philosophe et carmélite Édith Stein, canonisée à Rome par Jean-Paul II le 11 octobre 1998, déclarée copatronne de toute l’Europe le 1eroctobre 1999, avec saints Benoît, Cyrille et Méthode, saintes Brigitte de Suède et Catherine de Sienne.
Édith Stein naît le 12 octobre 1891 à Breslau, en Allemagne, au sein d’une famille juive de onze enfants.
À vingt ans, elle obtient, avec l’aide de sa mère, la rare autorisation pour une femme d’entreprendre des études à l’université de Breslau.
La Première Guerre mondiale éclate; Édith interrompt ses études et sert comme infirmière à la Croix-Rouge. Elle reprend toutefois sa thèse de doctorat et la termine avec succès, ce qui lui vaut de devenir l’assistante privée de son professeur, Edmund Husserl.
La conversion au catholicisme
Durant l’été 1921, elle lit l’autobiographie de Thérèse d’Avila. C’est l’illumination. Elle vient de rencontrer une âme sœur qui lui brûle le cœur. « Voilà la vérité », s’exclame-t-elle. Cette vérité a un nom et un visage : Jésus Christ.
"Je fais des plans pour l’avenir et j’organise en conséquence ma vie présente. Mais je suis au fond convaincue qu’il va se produire quelque événement qui va jeter par-dessus bord tous mes projets… Il existe un état de repos en Dieu, de totale suspension de toute activité de l’esprit, dans lequel on ne peut plus ni dresser des plans, ni prendre de décisions, ni même rien faire, mais où, ayant remis tout l’avenir au vouloir divin, on s’abandonne entièrement à son destin" (Élisabeth de Mirable, Édith Stein, Seuil).
Édith désire entrer au carmel, mais ses directeurs spirituels lui suggèrent de mettre ses talents au service de Dieu en devenant enseignante à Spire et conférencière. Elle donne des conférences en Allemagne et à l’étranger sur la vocation de la femme.
La voie du carmel
À 42 ans, Édith perd son poste d’enseignante pour la seule raison qu’elle est juive.
Lors de sa profession solennelle, elle reprend cette parole de saint Jean de la Croix : « Désormais ma seule profession est d’aimer. » Cet amour passe par la Croix du Christ, scandale pour les Juifs et folie pour les autres.
L’offrande totale
La montée du nazisme devient de plus en plus préoccupante. Les nazis ont commencé leurs atrocités contre les Juifs.
La vie et la mort violente de sainte Édith Stein sont le fruit d’un amour engagé envers Dieu et les autres.
La Vierge Marie fut pour elle le plus bel exemple de celle qui est pleine capacité d’accueil. Elle reçoit l’amour et le donne gratuitement.
Sous la Croix, Édith a compris le destin du peuple de Dieu. Sa vie engagée par amour jusqu’au martyre a été la réponse à ce feu de l’Esprit qui la consuma dans la joie du don.
Cette femme qui a pris le nom de Soeur Thérèse Bénédicte de la Croix nous rappelle qu'être disciple du Christ, c'est accepter de se recevoir du Père et du Fils dans l'Esprit. Suivre Jésus, ce n'est pas renoncer à soi-même par pure exigence morale, mais par amour, comme une conséquence logique de notre engagement.
Le 1er octobre 1999, Jean-Paul II écrivait dans une Lettre apostolique : « Déclarer aujourd’hui Édith Stein copatronne de l’Europe signifie déployer sur l’horizon du vieux continent un étendard de respect, de tolérance, d’accueil, qui invite hommes et femmes à se comprendre et à s’accepter au-delà des diversités de race, de culture et de religion, afin de former une société vraiment fraternelle. »