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La lumière de « Lumen Fidei », l’encyclique écrite “à quatre mains”

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aleteia - publié le 10/07/13
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Des experts d’Aleteia donnent leurs premières impressions sur Lumen Fidei, l’encyclique de Benoît XVI et du pape François

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Le 5 juillet, le Vatican a publié la première encyclique du pape FrançoisLumen Fidei (« Lumière de la foi»), rédigée en duo avec le pape Benoît XVI. L’encyclique est une méditation sur la Foi vertu théologale, et paraît en pleine Année de la Foi. L’édition américaine d’Aleteia a demandé à ses experts leurs avis sur  l’encyclique.

« Erudite », « lyrique », « admirablement synthétique »

« Ma première impression de l’encyclique est qu’elle est étonnamment érudite » a répondu à Aleteia Randall B. Smith, professeur agrégé de théologie à l’Université de St Thomas à  Houston (Texas).

Paul Griffiths, professeur Warren de théologie catholique à la Duke University Divinity School, est lui aussi impressionné. « La lettre est lyrique, et belle,  quand elle considère la relation profonde entre foi et amour. La foi nous ouvre à l’amour, la foi nous enseigne l’amour. La foi, comme l’amour, est aussi question de don, quelque chose que nous ne pouvons pas nous donner à nous-mêmes ou réaliser pour nous-mêmes. C’est une réponse, toujours et nécessairement, à écouter un appel de l’extérieur. »

Auteur et conférencier, Fr. Roger Landry est d'accord. « Il est frappant de constater combien l'encyclique a répondu d'une manière admirablement synthétique à tant de défis variés qui se posent à la foi dans le monde moderne», observe-t-il.

Dans la continuité
Lawrence DiPaolo, doyen associé et professeur agrégé d’'Ecriture Sainte à l'Université de St. Thomas, souligne que l'encyclique manifeste une totale conformité avec l'enseignement des prédécesseurs du pape  François. Selon lui, « l'encyclique se situe tout à fait dans la continuité du pontificat de Benoît XVI. Le pape François poursuit et s’intègre à l’année de la foi entamée par son prédécesseur. On aurait du mal à différencier la vision de Benoît XVI dans des œuvres telles que ‘Dieu est amour’ avec celle qui s’exprime dans Lumen Fidei. C'est une encyclique « théologale » qui pourrait presque être considérée comme un addendum à Fides et Ratio à laquelle le pape François fait référence au paragraphe 32. »

« Le pape François structure cette encyclique sur le modèle des encycliques de ses prédécesseurs, en intégrant les écrits de l’Ancien et du Nouveau Testament avec ceux de l’Eglise et les enseignements du Magistère

Des citations inattendues

« Il est intéressant de noter, souligne DiPaolo, que plusieurs fois dans l'encyclique, François cite des auteurs qu’on on ne rencontre pas habituellement dans les encycliques théologiennes (Nietzsche par.2, Rousseau par. 14, Dostoïevski par. 16, Wittgenstein par. 27, TS Elliot, par. 56).). C'est un engagement intellectuel honnête et respectueux envers les auteurs modernes, comme le dialogue que Benoît XVI et Jean-Paul II avaient noué avec des auteurs profanes. Cependant le pape François semble aller plus loin ».

Smith a également souligné les « références à un large éventail de penseurs, notamment les Pères et docteurs de l’Eglise, depuis l’Eglise primitive jusqu’à nos jours. 

« Il y a des références, par exemple, à cinq œuvres différentes de saint Augustin, et aussi à celles  de saint Grégoire le Grand (Homélies sur les évangile), de saint Irénée (Contre les hérésie), de saint Léon le Grand ( Sermon sur la Nativité), de Tertullien (De baptismo), d’Origène, de Justin Martyr (le Dialogue avec Tryphon ;  ainsi que des références  à l'Essai sur le développement de la doctrine de John Henry Newman, le Breviloquium de saint Bonaventure, le Commentaire sur le Cantique des Cantiques de Guillaume de Saint-Thierry. Ces deux derniers en particulier, je ne crois pas les avoir jamais vus auparavant cités dans un document ecclésiastique

La foi des non-chrétiens
Griffiths trouve les enseignements des encycliques sur la foi des non-chrétiens particulièrement remarquables. « De façon remarquable, 'Lumen Fidei' indique clairement, et répète avec insistance, que la foi concerne aussi des hommes qui  ne sont ni chrétiens ni juifs, et qui n'ont aucune connaissance explicite de Dieu (§35). Ceux qui cherchent sans cesse Dieu, sciemment ou non, et qui cherchent à ‘agir comme si Dieu existait’ vivent déjà, sans le savoir, sur le chemin de la foi. Il ne s’agit pas de la foi explicite du chrétien, que l'encyclique, selon une longue tradition, appelle une vertu infuse (§7); mais ce n’est pas rien, non plus. »

« Cette large interprétation de la foi n’affaiblit nullement la force de l’affirmation de la nature ecclésiale de la foi » précise Griffiths. « La foi, au sens plénier, est par définition une affaire communautaire : on ne peut pas enseigner à avoir confiance, ou en qui avoir confiance, sans avoir reçu une instruction; et la plus grande instruction vient de l’Eglise. »

Œuvrer pour et avec l’Eglise

L'un des passages les plus mémorables pour DiPaulo est celui qui rappelle aux théologiens qu’ils doivent oeuvrer pour l’Eglise et avec l’Eglise, car " la théologie, puisqu’elle vit de la foi, ne considère pas le Magistère du Pape et des Évêques en communion avec lui comme quelque chose d’extrinsèque, une limite à sa liberté, mais, au contraire, comme un de ses moments internes, constitutifs, en tant que le Magistère assure le contact avec la source originaire, et offre donc la certitude de puiser à la Parole du Christ dans son intégrité. »

Fr. Landry voit l'encyclique non seulement comme un traité de théologie mais aussi une invitation à la foi. « Ce qu’il faut surtout retirer de l’encyclique n’est pas un chemin ou un éclairage particulier, mais une invitation à vivre de nouveau par la foi, en voyant toute chose nouvelle à la lumière de la foi, en écoutant la voix de Dieu nous appeler à un voyage hors de l’obscurité, en entrant dans la profondeur de son amour, et en cherchant à rayonner cette lumière de foi aimante comme un phare qui attire les autres à nous rejoindre dans ce pèlerinage rempli de joie »

 

Auteur: Brantly Millegan (traduction Elisabeth de Lavigne)

Les experts suivants d’ Aleteia ont contribué à cet article:

Lawrence DiPaolo, Jr., professeurs agrégé d’Ecriture Sainte à l’université de St. Thomas .

Paul J. Griffiths, Warren professeur de théologie catholique à la Duke University Divinity School.

Fr. Roger Landry  s’est consacré à la pensée de Jean-Paul II, à la théologie du corps,  Theology of the Body, à l’apologétique et aux problèmes contemporains dans l’Eglise.

Randall Smith is Associate Professor of Theology at the Unitersity of St Thomas in Houston.

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