La phase diocésaine du procès de sa cause est terminée… Cet évêque vietnamien persécuté par les communistes est un modèle d’espérance !
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Le cardinal François-Xavier Nguyên Van Thuân, « un pasteur héroïque, cordial simple et spontané qui a laissé derrière lui un témoignage lumineux de foi », comme aimait le rappeler Benoit XVI, un homme qui vivait d'espérance… une espérance qu’il savait transmettre aux autres et qui fut pour lui un rempart face à toutes les difficultés physiques et morales subies durant 13 années de détention dans les prisons communistes.
Après deux années et demi d’enquêtes, sur sa vie, ses vertus et sa réputation de saint homme, le tribunal du vicariat de Rome s’apprête à proclamer la clôture officielle du procès diocésain de la cause de sa béatification et canonisation.
Originaire de l’archidiocèse de Huê, le cardinal Van Thuân fut évêque de Nha Trang, archevêque coadjuteur de Saigon, détenu sans procès en camp et en prison pendant treize ans puis exilé à Rome, avant d’être fait vice-président puis président de la Commission ‘Justice et Paix’ et, enfin créé cardinal un an avant sa mort en 2002.
Né au Vietnam en 1928 et ordonné prêtre en juin 1953, il est nommé évêque en avril 1967, et huit ans plus tard (1975), tout juste nommé évêque coadjuteur de Saigon, est convoqué par les autorités et incarcéré.
13 années d’incarcération au début desquelles, en réfléchissant à la captivité de saint Paul à Rome, il eut l'idée d'écrire des lettres aux fidèles et de les leur faire passer clandestinement, suscitant la colère des autorités vietnamiennes qui l’isoleront encore plus, l’enfermant « dans une minuscule cellule sans fenêtre, pleine de moisissure et de champignons » où il restera neuf mois sans jamais en sortir, sans rencontrer aucun de ses codétenus », lit-on dans une lettre de l'Abbaye Saint-Joseph de Clairval (2008), mais où il réalisera que « c'est au moment où Il était le plus faible, méprisé et abandonné des hommes (Is 53, 3), qu'Il accompli sa plus grande œuvre. »
De cette cellule, Mgr Thuan est transféré dans une prison plus étroite encore près de Hanoï, puis caché dans une résidence des agents de la Sécurité publique pendant les années qui suivront :
« Il ne doit parler à personne, ni regarder par la fenêtre (…) Ce sera son régime pendant les six années qui suivront. Mais il s'est abandonné à Dieu: la solitude ne lui fait plus peur. À force de persévérante gentillesse, il parvient à communiquer avec ses gardiens et à se faire traiter avec humanité. Désarmées devant cette «corruption des innocents», les autorités décident, après quelques mois, de transférer Mgr Thuan dans une prison de Hanoï. Il y reprend la célébration de la Messe: l'Eucharistie est sa force », lit-on encore dans la lettre de l'Abbaye Saint-Joseph de Clairval.
Toutes les lettres de Mgr Thuan passées clandestinement aux fidèles, sont rassemblées dans Sur le chemin de l’espérance, traduit en plusieurs langues, « parvenues jusqu’à nous grâce à des réfugiés, rescapés des boat people, qui y ont puisé « force, courage, sérénité, foi et espérance dans les moments les plus dramatiques de leur fuite », souligne une recension de Famille Chrétienne.
L’ouverture du procès de la cause en béatification et canonisation du cardinal Van Van Thuân a été demandée par le Conseil Pontifical Justice et Paix, un an après sa mort. Elle a été ouverte le 16 septembre 2007, soit cinq ans après sa mort, le laps de temps officiel exigé par l’Église avant l’ouverture d’un tel procès.
La clôture officielle de cette phase du procès, ces 5 et 6 juillet, marquera le passage ensuite du dossier aux mains du Saint-Siège, deuxième phase du procès avant la décision définitive qui reviendra au pape François.
Inexpliquée par la médecine, la guérison d’un séminariste vietnamien en 2009 aux États-Unis serait déjà attribuée à son intercession.
L’avancée de la cause du cardinal Van Thuân est délicate alors que le Vietnam et le Saint-Siège tentent d’établir des relations diplomatiques pleines. Courant 2012, une délégation romaine chargée de sa cause de béatification et de canonisation n’aurait pas été autorisée à se rendre à Hanoï. (Famille Chrétienne).
Au programme des cérémonies officielles ces 5 et 6 juillet : La séance de clôture officielle au palais du Latran présidée par le cardinal Agostino Vallini, vicaire de Rome, une messe solennelle en la basilique Saint-Antoine, une présentation de ses Lettres pastorales dans le sillage du Concile Vatican II, une audience avec le pape François et une messe d’action de grâce en l’Eglise Santa Maria della Scala, où est conservée la dépouille mortelle du cardinal.