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Veilleurs debout : « Ils ne savaient pas que c’était impossible … »

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Irene Pasquinucci - tempi.it - publié le 05/07/13
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Leur immobilité de statue ne passe pas inaperçue…La puissance de la présence des Veilleurs enthousiasme une journaliste italienne.

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Par Irene Pasquinucci

Ils se tiennent en silence jour et nuit devant les palais du pouvoir pour dire non à la loi sur le mariage homosexuel. On les entend parfois entonner la “”Strasbourgeoise”, un chant militaire patriotique français

Depuis plus d’une semaine, les véritables protagonistes des places de Paris ne sont pas les touristes américains ou les artistes de rue, mais de simples jeunes gens semblables à tant d’autres, qui restent debout en silence, jour et nuit, tels des statues. Les passants se demandent ce qui se passe, mais aucun journal, aucune télévision n’en parlent. En revanche, Facebook ou Twitter sont bombardés, depuis des centaines de comptes et de post.

Ce sont les Veilleurs debout, et ils sont partout: Place Vendôme, devant le Palais de justice,  sur le trottoir en face de l’Elysée, Place de la République, à Lyon, Toulon, Reims, dans toute la France et même en Europe.

Ils se situent, en effet, dans le sillage des protestations de la Manif pour tous contre la loi Taubira, mais manifestent aussi contre la condamnation d’un des leurs  Nicolas, âgé de 23 ans, condamné à deux mois de prison ferme pour « rébellion et refus de prélèvement » …

Ils défendent Nicolas parce que «on ne laissera jamais un homme être embastillé pour avoir un idéal

Sentinelles de la liberté

Les Veilleurs sont toujours là, debout, silencieux, immobiles. Comme les statues des rois sur la façade de Notre-Dame. C’est le silence absolu. De temps à autre, ils chantent. Ils lisent, prient, étudient, de jour comme de nuit, se relayant à tour de rôle, et un ami ou quelque enfant leur apporte quelque chose à manger.

Ce sont pour la plupart de jeunes étudiants, mais aussi des mères de famille, des hommes d’affaires. Ils sont les sentinelles de la liberté de la France. C’est pour cela qu’ils veulent rester “debout” : a-t-on jamais vu une sentinelle assise ?  Pour cela qu’ils veulent veiller : a-t-on jamais vu une sentinelle endormie ?
 
Leur devise est la phrase de Camus: « Plutôt mourir debout que de vivre à genoux ».
 
Apparemment, une modalité de protestation inutile, sans pancartes, sans slogan, sans hurlements ni violences. Mais tous les passants se sentent interpellés : tous se demandent ce qui se passe, certains les insultent, d’autres les encouragent à poursuivre, mais aucun ne reste indifférent. C’est la puissance de la présence.

Et les voici maintenant qui citent également Mark Twain: « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ».

La Strasbourgeoise fait fureur sur le réseau

Par exemple, un jeune a veillé place Vendôme durant plus de 11 heures d’affilée, seul, devant le ministère, encerclé par les barrières de la police: s’il s’était éloigné, il n’aurait pas pu revenir à sa place. Ces jeunes, sans défense, sont toujours entourés par des gendarmes sur le pied de guerre, parce que ceux-ci veulent les contraindre à se retirer par peur d’être roués de coups ou emprisonnés.

Sur le réseau fait fureur la vidéo de quelques veilleurs qui, à 5h du matin,  défaits après une nuit debout, entonnent à plusieurs voix « la Strasbourgeoise”, un chant militaire qui exalte le patriotisme français.  Ce chant parle de la guerre franco-prussienne de 1870: une fillette est seule dans le froid et la bise. Elle vient de perdre son père, mort sur les champs de bataille, puis sa mère…Elle refuse l’aumône d’un soldat ennemi ; elle lui dit que son cœur restera pour toujours français: « Vous avez eu l’Alsace et la Lorraine / Mais mon p´tit cœur, vous ne l´aurez jamais/ Mais mon p´tit cœur, lui restera français».

Jean, jeune dentiste, nous explique: « Il y a
(dans ce chant) un parallèle émotionnel avec ce que nous vivons: nous sommes en guerre, mais nous menons un  beau et bon combat  (idéologique, long et difficile). Nous nous sentons si petits face à l’énorme machine gouvernementale et médiatique qui nous méprise, nous ignore, désinforme la France. Nous nous sentons fragiles comme cette fillette. Mais  également puissants, comme elle  par sa résistance totale.
 
 Ce chant a été chanté pour la première fois lorsque la police a expulsé un groupe de  veilleurs qui s’étaient postés en face de l’Elysée. Mais c’est quand nous sommes le plus las que nous sentons toute la force de notre idéal ».

(Traduit par nos soins. Article original à retrouver en suivant ce lien : http://www.tempi.it/veilleurs-debut-le-giovani-statue-che-protestano-contro-le-nozze-gay-piuttosto-morire-in-piedi-che-vivere-in-ginocchio

 

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