Le film du réalisateur iranien Asghar Farhadi récompensé pour les valeurs hautement humaines et spirituelles qu’il véhicule.
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Le Jury œcuménique 2013 du festival de Cannes a attribué son prix au film de l'Iranien Asghar Farhadi, Le Passé (en compétition), avec Tahar Rahim et Bérénice Bejo dans les rôles principaux.
Dans son communiqué de presse, le jury présente le film du lauréat en ces termes : « Comment assumer sa responsabilité pour les erreurs du passé ? Sous forme de thriller, le réalisateur montre la vie d'une famille recomposée, où les secrets de chacun et la complexité des relations se dénouent peu à peu. Un film dense, profond et attachant qui illustre bien ce verset : « La vérité vous rendra libres » (Jean 8:32)."
« C’est un film qui parle du besoin de la vérité, qui nous laisse découvrir la vérité », déclare le père Marek Liis, membre du jury, en commentant le choix du jury sur les antennes de Radio Vatican.
Le film d'Asghar Farhadi, était donné lauréat de la Palme d'or de ce 66e Festival de Cannes, mais c’est finalement le film franco-tunisien « La vie d’Adèle » d'Abdellatif Kechiche qui sera récompensé par le jury présidé par Steven Spielberg, lequel affirme ne pas avoir distingué « un film sur l'homosexualité», mais « une magnifique histoire d'amour entre deux femmes, superbement filmée et interprétée » (on verra à sa sortie ce qu’il en est, mais force est de constater que le sujet s’inscrit dans l’actuelle offensive mondiale de propagande en faveur de l’homosexualité).
Le Jury œcuménique a par ailleurs décerné deux mentions spéciales aux films « Tel père, tel fils » du réalisateur japonais Hirokazu (en compétition) et Miele de l'actrice italienne Valeria Golino (section : Un certain regard).
Pour le premier, le jury commente : « A partir de quel moment un père devient-il réellement un père ? Deux couples issus de milieux sociaux différents découvrent que leurs fils ont été échangés à la maternité. Le film pose de façon simple et subtile un dilemme humain : les liens du sang sont-ils plus importants que l'amour qui les a unis pendant sept ans ? ».
Et le père Marek d’ajouter: « Tel père tel fils » répond aussi à la question de la crise économique actuelle: on y découvre que ce n’est pas le statut économique d’une famille qui compte, mais plutôt les relations, l’amour, l’amitié entre les personnes au sein de la famille. »
Pour le second, le jury commente : « Le film offre un regard complexe et sans préjugés sur le thème actuel de l'euthanasie. Avec pudeur et maîtrise, le réalisateur partage avec le spectateur les doutes et le malaise d'une jeune femme qui aide les malades en phase terminale à mourir: à chacun la liberté et la responsabilité de prendre position. »
Et le père Marek d’ajouter : « On y parle d’euthanasie mais pas pour la promouvoir, on se pose plutôt la question de la qualité, de la dignité, de la personne et on y montre que l’euthanasie ou bien le suicide assisté, n’est pas la solution qu’on veut. On découvre aussi la valeur de la vie ».
En cette Année de la foi, Le père Marek est convaincu que ce genre de cinéma est un bel outil à mettre au service de la Nouvelle Evangélisation car : « Au lieu de partir de textes qui parlent franchement de la foi, il part d’une dimension religieuse plutôt cachée qui raconte le besoin spirituel de l’homme ».
Une manière de faire qui renvoie au « premier théologien du cinéma », Amédée Ayfre, qui il y a 50 ans allait au festival, rappelle-t-il, et fut « le premier à faire la distinction entre le film religieux de façon directe qui n’est pas toujours un bon film et le film où de manière plus profonde, plus cachée, on trouve vraiment le message chrétien ».
Professionnels du cinéma et des chrétiens engagés, les membres du Jury œcuménique voient tous les films de la compétition officielle. Il est présent au festival de Cannes depuis 1974. Il attire l’attention sur des œuvres aux qualités humaines qui touchent à la dimension spirituelle de notre existence, telles que justice, dignité de tout être humain, respect de l’environnement, paix, solidarité… révélant lui-même dans ses choix une grande ouverture aux diversités culturelles, sociales ou religieuses.
Sources :
http://fr.radiovaticana.va/news/2013/05/25/le_pass%C3%A9_dasghar_farhadi,_prix_du_jury_%C5%93cum%C3%A9nique_2013_du_festiva/fr1-695573
http://www.lemonde.fr/festival-de-cannes-2013/article/2013/05/13/le-passe_3173542_1832090.html
http://www.narthex.fr/events/festival-de-cannes-le-jury-oecumenique
http://www.signis.net/article.php3?id_article=5743