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Pourquoi Dieu n’a-t-il pas détruit le démon ?

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P. Angelo Bellon, o.p. - publié le 12/04/13
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Le cas de Judas soulève diverses interrogations qui touchent de près au problème du mal.

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Si Dieu avait détruit Satan, qu’il a créé comme un être d’une rare beauté, il se serait manifesté comme un Dieu capricieux et vindicatif.
En outre, ce n’est pas Dieu qui décide de mettre au monde une personne qui, ensuite, ira en enfer.
Enfin, l’action salvifique de Dieu ne cesse jamais envers ceux qui se perdent.

1. Cette remarque n’est pas du tout malvenue.

Mais elle nécessite des précisions.
Jésus a dit de Judas qu’il eût mieux valu pour lui de ne pas naître  (Mt 26,24) !

2. Alors, comment est-il né ? Qui l’a mis au monde ? Il est né et a été mis au monde par la volonté de ses parents.

Et ceux-ci ont pensé lui donner, avec l’existence, beaucoup de bonnes choses.
Mais on ne peut reprocher à ses parents de les lui avoir données. Car ils ont certainement fait de leur mieux pour lui offrir une bonne éducation.
Judas s’est perverti lui-même, en suivant de son plein gré les mauvais penchants et les tentations du démon.

3. Et Dieu, dans tout ça, qu’a-t-il fait ? Lorsque ses parents ont conçu Judas, Dieu a créé son âme et l’a insufflée dans ce corps,  comme il a fait et fait chaque fois que les hommes font ce qu’il faut pour susciter une vie.

4.
Dieu pouvait-il ne pas créer l’âme de Judas? En théorie oui. Mais alors à quoi aurait-il réduit notre liberté, et même la liberté de ses parents? En créant les hommes libres, Dieu s’est en quelque sorte engagé à leur égard. Dieu ne serait pas respectueux de la liberté humaine si, dans un cas, il insufflait l’âme et, dans l’autre,  il ne l’insufflait pas.

Il serait alors comme une marionnette qui, dans les coulisses, manœuvre les choix des hommes.

5.
Dieu aurait pu aussi détruire les anges pervers, les démons. Théoriquement, nous devons l’admettre. Mais là encore: quel sens aurait de créer un être doté d’une nature qui est bonne (et, pour le savoir, nul besoin d’aller chercher les réponses données pendant un exorcisme) et intrinsèquement destinée à la vie éternelle, pour ensuite l’anéantir si celui-ci décide de ne pas l’aimer? Dans ce cas, ne dirions-nous pas que Dieu est capricieux? En outre, s’il ne l’a pas fait, il avait probablement ses raisons.

Il est vraisemblable qu’il a voulu par là nous donner un avertissement et nous faire réfléchir à la responsabilité qui est la nôtre dans chacune de nos actions: nous sommes en mesure de remettre en question à tout moment notre destin éternel, dans le bien comme dans le mal.

6. Pour en revenir à Judas: si Dieu avait créé Judas tel que Judas s’est manifesté à la fin, s’il l’avait introduit dans le monde sans la volonté de ses parents, s’il l’avait créé maléfique et irrémédiablement  prédestiné à l’enfer, alors c’est toi qui aurais raison.

Mais les choses ne se sont pas du tout passées ainsi.
Judas a été voulu par ses parents comme un être bon.
Et son âme a été créée par Dieu belle et lumineuse. Tout au long de sa vie, Judas a bénéficié de tendresses particulières de la part de Dieu.
Il a été en quelque sorte l’objet de sa prédilection. Il a eu la chance de rencontrer Jésus, d‘écouter sa prédication, d’être témoin de ses miracles, et surtout d’avoir été appelé à constituer le cercle de ses intimes, les apôtres. La perversion de sa volonté a été uniquement son œuvre.

7.
Peut-être que Jésus, en choisissant Judas parmi ses intimes, a voulu montrer à tous toute l’attention qu’il porte à ceux qui se damnent. Il fait tout, à chaque instant, pour faire pression sur leur conscience afin qu’ils se repentent.

« Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin » (Jn 13,1). L’action salvifique de Dieu envers ceux qui se damnent est incessante.
Dieu n’abandonne jamais personne, pas même les pécheurs les plus endurcis dans le mal.
Même à la fin, il opère l’ultime tentative de salut, comme il l’a fait avec les deux larrons crucifiés avec le Christ.  Mais, de ces deux-là, un seul a écouté l’action de sa grâce. L’autre s’est obstiné. Ceci nous amène à la conclusion que la miséricorde de Dieu est vraiment infinie, même quand il tolère que chacun puisse décider d’être éternellement son ennemi.

 

 
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