Dans la lignée de son prédécesseur … sans jamais baisser la garde
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Le pape François, comme Benoît XVI, veut que la question des abus sexuels commis par des membres du clergé soit traitée avec fermeté et détermination, en s’assurant que les auteurs de tels méfaits soient tenus responsables de leurs actes et que leurs victimes aient bien toutes les attentions qu’elles méritent, une aide à la hauteur des souffrances subies.
Combattre les abus sexuels est un sujet important « pour l’Eglise et sa crédibilité », a-t-il dit au préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Gerhard Muller, lors d’un entretien avec lui dans la matinée du vendredi 5 avril.
Un communiqué publié par le dicastère à l’issue de la rencontre, précise que le pape a recommandé à la congrégation, d’agir « dans la droite lignée » de son prédécesseur. Ses quatre priorités : renforcer les mesures de protection des mineurs, aider tous ceux qui ont dû subir de telles violences par le passé, poursuivre les responsables, et veiller à ce que les conférences épiscopales formulent et mettent en œuvre les directives qu’il faut dans ce domaine.
Sur ce dernier point, selon les résultats d’un Congrès international qui s’est déroulé à Freising (Allemagne) en octobre 2012 sous l’égide du Vatican, 70% des 113 épiscopats à travers le monde ont établi des directives pour le traitement des abus sexuels dans l’Église : En Amérique du nord et du sud, toutes les conférences épiscopales ont répondu à cette exigence, en Afrique, plus de la moitié ne l’ont pas encore fait, et pour le continent européen, il en manque encore sept : Bulgarie, Croatie, Lettonie, Roumanie, Hongrie, Biélorussie et Turquie.
Le pape François a conclu sa rencontre avec Mgr Muller par des paroles d’affection pour les victimes d’abus sexuels qui, a-t-il assuré, « sont particulièrement présentes dans son attention et ses prières pour tous ceux qui soufrent »
C’est la première fois que le pape François s’exprime sur un dossier aussi sensible et brûlant pour l’Eglise catholique. Mais pas la première fois que Jorge Mario Bergoglio, futur pape François, alors archevêque de Buenos Aires, s’exprime sur le sujet : « Ne jamais fermer les yeux devant un prêtre qui commet des abus », déclare-t-il à Abraham Skorka, recteur du Séminaire rabbinique latino-américain de Buenos Aires, dans le livre entretien « Jorge Bergoglio et Abraham Skorka : sur le ciel et la terre », publié en 2012 (cf. Aleteia 19 mars 2013)
« Dans mon diocèse cela n’est jamais arrivé, dit-il dans cet entretien, mais un jour un évêque m’a téléphoné pour me demander ce qu’il devait faire dans une situation de ce genre et je lui ai répondu qu’il fallait qu’il retire à l’intéressé ses fonctions, qu’il ne lui permette plus d’exercer son ministère et d’entreprendre une procédure canonique au tribunal correspondant à ce diocèse ».
« Pour moi – dit-il clairement – c’est la bonne attitude à avoir, je ne partage pas la position qui consiste à soutenir un esprit corporatif pour éviter de nuire à l’image de l’institution. Je crois qu’aux Etats-Unis, c’est la solution qui a parfois été proposée : changer les prêtres. C’est une idiotie car de cette manière là, le prêtre emporte son problème avec lui. Je ne suis pas d’accord avec ce genre de solutions ».
L’engagement du pape François à poursuivre avec fermeté et détermination la stratégie « Tolérance zéro » entreprise par Benoît XVI, réjouit le père italien Fortunato Di Noto, le fondateur de l’association Meter , organisme engagé depuis des années (1989) dans la lutte contre la pédophilie et contre toutes les violences subies par les enfants :
« Nous nous réjouissons de cet engagement du pape François et confirmons notre soutien à l’Eglise dans ce service que nous assurons depuis plus de 20 ans auprès des enfants, et qui vise à protéger leur dignité et innocence. En tant qu’association Meter nous souhaitons que le Saint-Père indique, dans le sillage des actions entreprises par Benoît XVI des lignes de conduite à suivre pour « une nouvelle théologie et pastorale de l’enfance », a-t-il dit.
Pour le père italien, le moment historique est venu de penser à un « Concile ou un synode des et sur les enfants » pour les tout-petits.
« Je suis plus que certain, a-t-il conclu, que le renouveau partira de l’Enfant Jésus, oui, des enfants ; et que c’est des paroisses que partira une nouvelle pastorale de proximité et d’approche contre ces formes de violence, de déviance et de tyrannie ».